Olivier Abbou rend horreur au genre
Le réalisateur multiplie les références cinématographiques avec l’angoissant «Furie», qui met les nerfs du spectateur à rude épreuve
Olivier Abbou signe un film électrochoc avec Furie. Un couple de retour de vacances découvre que la nounou de leur fils, à qui ils ont prêté leur maison, refuse de la leur rendre. Un combat de plus en plus violent s’engage entre les anciens occupants et les nouveaux. Le réalisateur de Territoires est un amoureux du cinéma de genre et le démontre avec ce long-métrage anxiogène. « Mon film est l’inverse de Get Out, explique Olivier Abbou à 20 Minutes. Les héros se battent pour rentrer chez eux, pas pour sortir. » Furie s’appelle d’ailleurs Get In pour les pays anglo-saxons, en hommage au film de Jordan Peele. Pour retrouver son chez-soi, le héros, un paisible professeur incarné par Adama Niane, se laisse conduire sur la voie de la haine par son nouveau logeur, joué par Paul Hamy. Olivier Abbou déclare avoir pensé aux Chiens de paille de Sam Peckinpah pour construire ce suspense jouant sur un personnage poussé à bout. Il est impossible de ne pas songer également à Funny Games de Michael Haneke. «Je confronte le spectateur à son envie de voir le héros se venger et donc pratiquer des actes atroces », reconnaît le cinéaste.
Les tripes à vif
Olivier Abbou retrouve aussi le suspense des Nerfs à vif de Martin Scorsese en mettant une famille ordinaire au centre de l’action. «La montée progressive de la violence explique le titre de mon film, précise-t-il. Le scénario joue sur le fait qu’on attend le moment où la furie va se déchaîner. » L’amateur de sensations fortes n’est pas déçu par les péripéties tant ce thriller joue avec ses tripes, sans oublier de parsemer le récit d’une pointe d’humour noir.