Des douches mobiles bientôt proposées aux précaires
La Croix Rouge porte à Bordeaux le projet Soli’douches qui devrait se concrétiser en mars 2020
Des équipements arrivés à saturation, des douches dans certains pôles sociaux ou accueils de jour qui rebutent une partie du public visé, notamment les femmes, des points d’eau publics « détournés » de leur fonction première...
Face à ce constat, la Croix Rouge de Bordeaux a proposé un projet de douches mobiles, sur le modèle de ce qui existe déjà à Paris, Nîmes et Toulouse, et qui devrait être opérationnel en mars 2020. Le conseil municipal a voté, le 20 novembre, en faveur d’une subvention de soutien au dispositif.
« Le camion aménagé proposera deux douches, un espace d’accueil ouvert à l’extérieur avec un store pour discuter et un autre espace restreint pour écouter les difficultés sociales en respectant la confidentialité », détaille Aimeric Enard, coordinateur du dispositif Soli’douches à la Croix Rouge de Bordeaux. « C’est très important de comprendre que c’est une occasion de commencer un accompagnement social », souligne Alexandra Siarri, adjointe au maire chargée de la cohésion sociale et territoriale.
« Il y a de vraies problématiques pour les travailleurs pauvres et les étudiants qui dorment dans leur voiture mais on ne sait pas si on va pouvoir y répondre, ce serait très tôt le matin », précise Aimeric Enard. Actuellement, la Croix Rouge est en discussion avec les services techniques de la Ville pour mettre au point un système de raccordement à l’eau et à l’électricité, qui permettrait de ne pas dépendre d’un volume d’eau emporté à bord du camion. Cette structure mobile permettra aussi à l’association d’organiser des distributions de produits d’hygiène et de sous-vêtements pour femmes et hommes.
Un coût total de 70000 €
Cinq bénévoles de l’association devraient être mobilisés pour parcourir la ville deux soirées par semaine, en ciblant les endroits où les besoins seront présents. Le camion-douches pourrait être mutualisé avec d’autres associations qui l’utiliseraient alors les autres soirs de la semaine. A terme, le dispositif serait développé sur la métropole et pas seulement à Bordeaux.
Le coût total du projet est estimé à 70 000 €, dont 20 000 € seront pris en charge à parts égales par la ville et la métropole. Le reste sera assumé par une fondation et les fonds propres de la Croix Rouge.
« C’est une occasion de commencer un accompagnement social » Alexandra Siarri, adjointe au maire chargée de la cohésion