« On ne compensera jamais à 100% » la biodiversité
Un premier bilan environnemental de la ligne à grande vitesse Sud-Ouest a été mené
Et si Lisea, concessionnaire de la ligne à grande vitesse BordeauxParis, sauvait les derniers visons d’Europe ? En lisant cela, certaines associations pourraient s’étrangler. Pourtant, c’est bien l’objectif du programme Life Vison porté par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et soutenu par l’entreprise française. Cette action fait partie d’un vaste plan « de préservation de la biodiversité et de compensations environnementales sur les territoires traversés ». Associations de protection de la nature, scientifiques, élus ou représentants des services de l’Etat se sont réunis, lundi, à Bordeaux, pour faire un premier bilan environnemental deux ans après la mise en service de cette ligne.
Car traverser 340 km de territoire n’est pas sans conséquence pour la nature ! Selon France nature environnement (FNE), 223 espèces et quatorze sites Natura 2000 ont été touchés.
Lisea s’est engagé à mettre en oeuvre des mesures compensatoires de protection de 3 700 h de terres naturelles et forestières. « 99 % des terres compensatoires ont été trouvées », assure Thierry Charlemagne, son directeur environnement.
Quarante refuges promis
Philippe Barbedienne, directeur de la Sepanso Aquitaine, affiliée à FNE, reconnaît que Lisea fait « ce qu’elle peut mais ça reste insuffisant car le mal est fait. On ne compensera jamais à 100 % ». Même s’il faut juger sur le long terme, les résultats sont « plutôt bons sur la loutre d’Europe ou la genette commune », selon le concessionnaire. Protéger d’autres espèces, comme le vison d’Europe, s’avère plus difficile. Ce mammifère a perdu « 90 % de ses effectifs au cours du XXe siècle », selon Lisea. Après un inventaire, seuls quinze visons ont été identifiés. Avec la LPO, l’entreprise française affirme qu’elle va mettre en place quarante refuges et réaliser douze franchissements routiers.