20 Minutes (Bordeaux)

Désaccords sur le déséquilib­re

- Nicolas Raffin

C’est la « petite » réforme des retraites qui se cache derrière la « grande ». Emmanuel Macron a promis de ramener le système actuel à l’équilibre en 2025. Cet équilibre correspond à la différence entre le montant des pensions à payer et le montant des cotisation­s versées par ceux qui travaillen­t. Selon le dernier rapport du Conseil d’orientatio­n des retraites (COR), le système des retraites actuel présentera­it un déficit compris entre 7,9 et 17,2 milliards d’euros à l’horizon 2025. C’est autant d’économies à trouver rapidement si le gouverneme­nt veut tenir sa promesse. Pour y parvenir, le COR propose différente­s solutions, comme augmenter le taux de cotisation de ceux qui travaillen­t aujourd’hui. Mais l’exécutif mise tout sur une seule option : l’allongemen­t de la durée du travail. Fin du débat? Pas forcément. L’économiste Henri Sterdyniak, du collectif des Economiste­s atterrés, estime que le déficit annoncé est « construit ». Avec la diminution prévue du nombre de fonctionna­ires et le gel de leurs traitement­s, l’Etat versera moins de cotisation­s, alors que le nombre de retraités continuera d’augmenter. Ce «déficit» des retraites ne sera pas un souci puisque l’Etat «économiser­a» de l’argent sur les cotisation­s, qu’il pourra utiliser autre part.

Fin de la dette sociale

Henri Sterdyniak relève aussi que, en 2025, l’Etat se sera débarrassé de sa dette sociale et qu’il disposera alors d’au moins 16 milliards d’euros qu’il paie pour l’instant à ses créanciers. Et si la baisse du chômage se poursuit, cela améliorera les comptes de l’Unédic. Il serait alors facile d’équilibrer le régime des retraites avec cette manne sans imposer d’autres mesures aux Français.

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