Désaccords sur le déséquilibre
C’est la « petite » réforme des retraites qui se cache derrière la « grande ». Emmanuel Macron a promis de ramener le système actuel à l’équilibre en 2025. Cet équilibre correspond à la différence entre le montant des pensions à payer et le montant des cotisations versées par ceux qui travaillent. Selon le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR), le système des retraites actuel présenterait un déficit compris entre 7,9 et 17,2 milliards d’euros à l’horizon 2025. C’est autant d’économies à trouver rapidement si le gouvernement veut tenir sa promesse. Pour y parvenir, le COR propose différentes solutions, comme augmenter le taux de cotisation de ceux qui travaillent aujourd’hui. Mais l’exécutif mise tout sur une seule option : l’allongement de la durée du travail. Fin du débat? Pas forcément. L’économiste Henri Sterdyniak, du collectif des Economistes atterrés, estime que le déficit annoncé est « construit ». Avec la diminution prévue du nombre de fonctionnaires et le gel de leurs traitements, l’Etat versera moins de cotisations, alors que le nombre de retraités continuera d’augmenter. Ce «déficit» des retraites ne sera pas un souci puisque l’Etat «économisera» de l’argent sur les cotisations, qu’il pourra utiliser autre part.
Fin de la dette sociale
Henri Sterdyniak relève aussi que, en 2025, l’Etat se sera débarrassé de sa dette sociale et qu’il disposera alors d’au moins 16 milliards d’euros qu’il paie pour l’instant à ses créanciers. Et si la baisse du chômage se poursuit, cela améliorera les comptes de l’Unédic. Il serait alors facile d’équilibrer le régime des retraites avec cette manne sans imposer d’autres mesures aux Français.