La centrale du Blayais a tiré les leçons de la tempête de 1999
La centrale de Blaye a présenté mercredi ses dispositifs de prévention et de lutte contre les inondations
Le 27 décembre 1999, lors de la tempête Martin, qui alliait des vents à 190 km/h et une houle exceptionnelle, il n’y avait pas eu de catastrophe sur le site de la centrale de Blaye : « La sûreté n’a pas été en jeu, mais il y a eu quelques fonctions indisponibles », estime Séverin Buresi, directeur de la centrale EDF du Blayais.
A l’époque, les sous-sols techniques avaient été inondés, deux lignes de 400 000 et 225 000 volts mises hors tension, trois des quatre réacteurs arrêtés et la route d’accès coupée pendant cinq heures. L’épisode de la tempête reste une belle frayeur et a conduit EDF à réaliser des améliorations de prévention du risque inondation au fil des années. «Si on avait aujourd’hui une tempête équivalente ou même au-delà de 1999, il n’y aurait pas d’inondation », promet Séverin Buresi, qui organisait une visite des nouvelles installations de protection mercredi sur le site. « Et même si elle l’était, on aurait la possibilité de mettre en place une nouvelle réalimentation. »
La digue du côté de l’estuaire a été rehaussée de 2,50 m par rapport à 1999. Son niveau pourrait encore être augmenté, c’est un élément en discussion avec l’autorité de sûreté nucléaire (ASN). Des blocs de béton de deux tonnes ont aussi été installés pour casser la houle. Les capacités de pompage de l’eau en cas d’inondation ont également été redimensionnées. Des grilles de protection antidébris ont été appliquées sur toutes les tuyauteries du site. Les agents du site blayais et en particulier ceux qui interviennent dans les salles de commandes bénéficient de beaucoup de formations.
En avril 2011, après l’accident de Fukushima survenu en mars (lire l’encadré), la force d’action rapide du nucléaire (Farn) a été créée par EDF. Mercredi, l’équipe venue de Civaux s’est exercée sur les eaux tourmentées de l’estuaire de la Gironde. « Il y avait de la houle et un vent assez important, ce sont des conditions difficiles et donc intéressantes pour notre entraînement », a souligné Jérôme Renaux, chef de la colonne de Civaux. La Farn est intervenue dans les Antilles lors de la tempête Irma, et c’est à ce jour la seule intervention réalisée en conditions réelles.
La digue du côté de l’estuaire a été rehaussée de 2,50 m par rapport au niveau de 1999.