20 Minutes (Bordeaux)

«La musique me manquait»

Rap Après trois ans d’absence, l’artiste du Nord, Gradur, revient avec l’album «Zone 59»

- Propos recueillis par Clio Weickert

L’homme au bob est de retour. Vendredi, le rappeur Gradur met un terme à trois ans de silence, en présentant un tout nouvel album, Zone 59. De cette absence, on ne saura pas grand-chose, si ce n’est que cette pause, liée à des « déceptions personnell­es », lui a permis de prendre du recul. S’il est peu loquace sur le sujet en interview, il en parle néanmoins plus volontiers en rappant, au fil de ce nouveau disque.

Tu reviens après trois ans d’absence. Pourquoi maintenant ?

Des potes m’ont poussé, et il y a eu la naissance de ma fille. Tout ça a fait que j’ai trouvé la force nécessaire pour me remettre à faire de la musique. Je me suis rappelé que, au final, c’était ma première passion et que ça me manquait.

Roubaix, Lille, et plus globalemen­t le Nord, ce sont des lieux qui comptent désormais dans le rap game français ? Aujourd’hui, il faut juste que l’artiste parle à tout le monde, à un niveau national, c’est tout. Ce n’est plus comme avant, désormais tous les rappeurs collaboren­t entre eux, ça se passe bien comme ça. Tu peux voir Alonzo collaborer avec moi, avec des rappeurs de Paris, Jul peut faire un son avec Heuss… La musique, c’est du partage, nous n’avons plus les mêmes codes que les anciens.

Dans ton album, tu n’as aucune difficulté à parler de paternité dans Pour la vie, et enchaîner plus tard avec un tube comme

Ma petite (avec Naza), où ton objectif est de serrer en boîte. Un décalage parfois étonnant… C’est un mood ! Je me mets aussi dans la peau de l’auditeur, un son comme celui avec Naza va pouvoir passer en club, avec des paroles faciles à chanter. Je pense que ce décalage est important, c’est bien de parler des choses importante­s de la vie, mais c’est bien de ne pas trop se prendre au sérieux.

La dernière chanson de l’album parle notamment de trahison. Pourquoi conclure sur cette note amère ?

Il fallait finir l’album en beauté et c’est l’un de mes sons préférés. J’ai vécu deux années difficiles et c’est en partie pour ça. C’est ma thérapie. C’est courant quand tu commences à avoir du succès ou de l’argent, ça attire la jalousie. Aujourd’hui, si j’en parle, c’est que ça va mieux.

« Les sons, c’est du partage, nous n’avons plus les mêmes codes que les anciens.»

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Gradur a écrit aussi bien sur la paternité que sur les soirées en boîte.

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