Devine qui vient écouter !
Les enceintes connectées peuvent nuire à la vie privée de vos invités
Ce soir, vous aviez organisé un dîner entre amis et comptiez bien impressionner la galerie avec votre dernière acquisition : une enceinte connectée. Ce bout de plastique qui, grâce à une simple commande vocale, vous permet de lancer le dernier album de Mylène Farmer, lire des articles de presse et éteindre la lumière des toilettes quand quelqu’un s’y trouve. Génial. Sauf que cette petite merveille vous écoute. Passivement lorsque vous ne vous adressez pas à elle et activement lorsque vous la sollicitez.
« Consentement explicite »
En France, si vous possédez un système de caméras de surveillance, vous devez avertir les personnes que vous recevez qu’elles sont susceptibles d’être filmées (lire l’encadré). Qu’en est-il pour les enceintes connectées lorsqu’elles enregistrent sans consentement ? Le 15 octobre, Rick Osterloh, le patron du département hardware de Google, a lui-même déclaré sur la BBC qu’il était préférable de prévenir ses invités si une enceinte connectée était en marche dans la maison. « Google ne peut pas mettre la responsabilité sur les propriétaires puisque c’est lui qui
enregistre ces données, objecte Arthur Messaud, juriste à La Quadrature du Net. De plus, selon le règlement européen RGPD, il ne suffit pas de simplement informer les personnes, il faut également qu’il y ait un acte actif et explicite de consentement. » Une démarche évidemment impossible à réaliser pour Google, admet l’expert. Arthur Messaud recommande donc de tout bonnement éteindre son enceinte en présence de personnes chez soi (après avoir fait la blague de la lumière dans les toilettes, si vraiment vous y tenez).