Madame Monsieur sort un album « en commun »
Collectif « Tandem », de Madame Monsieur, qui sort vendredi, est constitué de 25 duos
Madame, monsieur et leurs invités. Le couple français, qui a défendu les chances tricolores à l’Eurovision en 2018, sort vendredi son nouvel opus, Tandem. Un double album de chansons inédites, interprétées en duo avec des artistes d’horizons aussi divers que Christophe Willem, Youssoupha, Bilal Hassani ou Soprano. Un projet qu’Emilie Satt et Jean-Karl Lucas, les deux membres de Madame Monsieur, ont présenté à 20 Minutes.
Dans l’album Tandem, vous chantez aussi bien avec Oxmo Puccino qu’avec Joyce Jonathan… L’idée, c’est de bâtir un pont entre le rap et la variété ?
Emilie Satt : Je dirais plutôt que, pour nous, c’est naturel. On ne se pose pas vraiment la question. Le rap, c’est une musique populaire aujourd’hui, comme l’est la variété. Avec ces artistes, on se retrouve simplement en studio, autour d’un thème, d’une mélodie, d’une production… et on fait la chanson ensemble.
Jean-Karl Lucas : Etiqueter les personnes, on n’aime pas du tout ça. Au début de notre carrière, les gens de l’industrie du disque ne savaient pas dans quelle case nous ranger, parce que déjà on allait de la pop au rap. Cet album nous permet de montrer qu’on peut venir de cultures, de milieux sociaux, voire de pays différents et réussir à faire quelque chose en commun. C’est un peu ça, le message.
Dans une France en plein déconfinement, souvent clivée, cette volonté rassembleuse prend un sens particulier, non ?
J.-K.L. : Oui, cet album montre aussi que les rappeurs sont plus ouverts que certains voudraient le faire croire. Kalash Criminel a kiffé le morceau qu’il a fait avec nous, il a complètement assumé sur ses réseaux.
E.S. : On voit bien qu’il y a malgré tout un public qui dit : « Je n’écoute pas de rap » et un autre qui dit : « Je n’écoute que du rap ». Pourtant, dans les retours
que l’on a, beaucoup nous disent : « Je suis fan de Christophe Willem, mais j’aime beaucoup le morceau avec Kalash Criminel et je ne l’aurais pas cru. » Ça fait sauter des verrous.
Comment fait-on un disque qui ressemble à du Madame Monsieur, sans brider la personnalité musicale des artistes que vous avez conviés ?
J.-K.L. : On leur a laissé soit un couplet, soit un bout de refrain, pour qu’ils apportent leur patte. Avec certains, comme Slimane, Kyo ou Boulevard des airs, on a carrément écrit les morceaux ensemble. On voulait qu’il y ait un investissement humain, pas que les artistes viennent une heure pour chanter leur partie avant de repartir.