Masque obligatoire au centre-ville
La décision entre en vigueur ce lundi à Bordeaux, où le taux d’incidence a été multiplié par dix en quatre semaines
«Un contexte très préoccupant, avec une courbe du virus exponentielle, qui nous appelle tous à une extrême vigilance.» Le maire EELV de Bordeaux Pierre Hurmic a annoncé de nouvelles dispositions sur la ville, alors que le département de la Gironde a été classé rouge jeudi dernier, en raison de la circulation active du coronavirus. A Bordeaux, il a été décidé que «toute personne de plus de 11 ans doit porter un masque de protection dans tout le centre-ville, soit la partie intérieure aux cours [c’est-à-dire entre les cours de la Marne, d’Albret, de Verdun, de Martinique et les quais]. » Pourquoi uniquement le centre ? « Nous n’avons pas un taux d’incidence comparable à la ville de Marseille, a justifié le maire, et pour qu’une mesure soit efficace, il faut qu’elle soit contrôlée, or il est difficile aujourd’hui de contrôler l’intégralité de la ville. Il n’empêche que nous ne nous interdisons pas d’étendre ce périmètre. » Pierre Hurmic a précisé que «les agents verbalisateurs sauront faire preuve de tolérance, les agents ne seront pas à la chasse à tout prix, il faut verbaliser ceux qui sont vraiment récalcitrants au port du masque.»
Intensification des contrôles
Concernant les cyclistes et les joggeurs, le maire de Bordeaux assure avoir demandé à la préfecture «qu’ils soient exclus » de l’arrêté. Il a par ailleurs lancé une alerte sur le fait qu’il y a encore beaucoup trop de pique-niques sur les quais et a annoncé que les contrôles «allaient s’intensifier et s’aggraver dans les jours qui viennent » dans les restaurants et cafés.
De son côté, la préfecture de la Gironde a pris un arrêté qui rend le port du
masque obligatoire «pour toutes les personnes de plus de 11 ans qui se déplacent à pied dans les marchés ouverts, et à moins de 50 m de l’entrée des établissements scolaires, du lundi au vendredi de 7 h à 19 h.» Cet arrêté concerne les 28 communes de la métropole. Le port du masque sera aussi obligatoire place Chevalaure à Bouliac, ajoute la préfecture.
«Le constat que nous faisons en Nouvelle-Aquitaine, c’est un relâchement certain des gestes barrières, alerte de son côté Olivier Serre, directeur départemental de l’ARS. Et nous constatons une évolution des hospitalisations de l’ordre de 5%.» Patrick Dehail a détaillé les derniers chiffres :
«Le taux d’incidence a atteint 33,7 en Nouvelle-Aquitaine, soit au-delà du seuil d’appréhension qui est de 20. En Gironde, nous sommes à 74,6 et à Bordeaux à 111,6. Le taux d’incidence à Bordeaux a été multiplié par dix en quatre semaines.» Ce sont plutôt les personnes de 15 à 44 ans qui sont concernées, et tout particulièrement les 20-30 ans.
Cette augmentation « n’est pas uniquement liée au fait que l’on dépiste beaucoup, puisque le taux de positivité confirme que l’augmentation est réelle », poursuit Patrick Dehail. « Ce taux de positivité était de 1% au mois de juin, actuellement nous sommes au-delà de 5% à Bordeaux.»