20 Minutes (Bordeaux)

Les pistes d’Olikrom prennent la lumière

Avec le boom du vélo, l’entreprise de Pessac espère promouvoir sa peinture photolumin­iscente auprès des collectivi­tés

- Mickaël Bosredon

L’innovation sort petit à petit de l’ombre. Deux ans après son lancement, la technologi­e LuminoKrom, développée par l’entreprise Olikrom basée à Pessac (Gironde), a équipé une vingtaine de pistes cyclables en France, de l’Alsace à l’agglomérat­ion bordelaise. Cette peinture photolumin­escente – qui renvoie de la lumière la nuit après l’avoir absorbée le jour – avait été inaugurée sur une première piste à Pessac, en septembre 2018. Il avait fallu quatre ans à Olikrom pour mettre au point cette innovation, développée en partenaria­t avec Eiffage.

La rentrée, «un gros enjeu»

En cette rentrée, l’université Bordeaux-Montaigne a fait le choix de cette technologi­e pour l’une des pistes de son campus, un tronçon de plus de 500 m. La société pessacaise aimerait, toutefois, passer à la vitesse supérieure. «Cette rentrée représente un gros enjeu pour nous, reconnaît Jean-François Létard, président-fondateur d’Olikrom et ancien directeur de recherches au CNRS, car les mairies sont en train de déployer leurs plans vélo et il va aussi leur falloir pérenniser ou remplacer ce marquage jaune qui s’est développé un peu partout à l’issue du confinemen­t. Et après l’engouement pour le vélo du printemps et de l’été, le défi pour les municipali­tés va être d’encourager les gens à continuer d’utiliser le vélo, alors que l’on se dirige vers des météos moins clémentes et des nuits qui vont tomber de plus en plus tôt… » C’est bien entendu là que la technologi­e LuminoKrom entend démontrer son utilité. «C’est une technologi­e extrêmemen­t intéressan­te, confirme Clément Rossignol-Puech, maire EELV de Bègles et vice-président de la métropole en charge des mobilités, même si elle a un coût, puisque c’est environ dix fois plus cher qu’une peinture classique. Mais, il est vrai que lorsqu’il n’y a pas d’éclairage public la nuit, c’est compliqué de voir les aménagemen­ts. Il faut juste se donner un peu de temps pour voir comment cette expériment­ation vieillit dans le temps, mais je suis favorable à ce que l’on poursuive. » Cette innovation « made in Aquitaine » permet aussi de répondre à d’autres enjeux, notamment celui de la pollution lumineuse, alors que de plus en plus de villes coupent une partie de leur éclairage la nuit pour des raisons économique­s et environnem­entales. Et Jean-François Létard préfère, de son côté, mettre en avant qu’à 4000 € du km, sa peinture luminescen­te « coûte beaucoup moins cher que de l’éclairage public, qui revient entre 200 000 et 400 000 € du km. »

Selon une étude menée par l’Institut français des sciences et technologi­es des transports, de l’aménagemen­t et des réseaux, la peinture Luminokrom permettrai­t une visibilité comprise entre 50 m et 80 m. Olikrom devrait annoncer dans quelques semaines son premier contrat avec une grande ville d’Europe.

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L’université Bordeaux-Montaigne a choisi cette nouvelle technologi­e.

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