Un bateau équipé de jambes va examiner le fond de la mer
Un jack-up va sonder les fonds sousmarins dans le cadre d’un projet d’interconnexion électrique entre la France et l’Espagne
Habitué aux passages de pétroliers ou de paquebots de croisière, le port du Verdon accueille ce mercredi un navire pas comme les autres. Un jack-up (ou plateforme autoélévatrice), c’est-àdire un bateau équipé de jambes mobiles et d’une coque capable de s’élever au-dessus du niveau de la mer, fera escale pour trois jours à l’embouchure de l’estuaire de la Gironde. Large de 41 m, long de 56 m, le jack-up Jill atteint 85 m avec la plateforme hélicoptère. Opéré par Fred Olsen Windcarrier, ce navire battant pavillon américain arrive des Pays-Bas. «Au Verdon, le bateau chargera des composants électriques, générateurs, transformateurs, destinés à des forages géologiques », explique Bordeaux port Atlantique. Le Jill réalisera ensuite des sondages géotechniques au fond de l’océan, entre
Le Porge et Bayonne. Il s’agit de préparer les énormes travaux de raccordement électrique sous-marin entre l’Espagne et la France pour le compte de RTE (Réseau de transport d’électricité). « Ce bateau effectuera des trous de 50 m pour nous permettre de connaître l’état du sous-sol », explique le directeur du projet chez RTE, Etienne Serres.
Un contournement terrestre
Le projet Golfe de Gascogne d’interconnexion électrique entre la France et l’Espagne consiste en une liaison en courant continu, en grande partie sous-marine, d’une capacité de 2 000 MW et d’environ 370 km entre la Gironde et Bilbao. Il comportera 280 km environ de câbles sous-marins. Porté par RTE pour la partie française et par Red Eléctrica de España (REE) pour la partie espagnole, il permettra de doubler les échanges d’électricité entre les deux pays. De nouvelles études en mer vont être réalisées jusqu’à fin octobre dans le cadre de ce projet. Celles-ci « permettront de préciser les solutions techniques de contournement du canyon de Capbreton », explique RTE. « Elles seront effectuées au nord et au sud du canyon (Landes) ainsi que dans le Médoc, au Porge (Gironde). » L’idée de départ était que la connexion traverse ce canyon sous-marin. « Or, ce n’est pas possible, poursuit Etienne Serres. Le canyon de Capbreton démarre à 300 m du port, et on a regardé toutes les solutions techniques : poser un câble au fond, creuser sous le cayon, passer au ras ou sur la plage... Finalement, nous entamerons en octobre une phase de concertation avec le public, pour trouver un tracé terrestre sur environ 10 à 20 km. » Le démarrage des travaux de cette connexion est prévu pour 2023, et doit entrer en service en 2027.