Jalibert veut compter en bleu
Dimanche, face à l’Angleterre, le joueur bordelais entend montrer qu’il est plus qu’une doublure
Matthieu Jalibert n’est pas du genre à abandonner. Ce dimanche (15 h) à Twickenham, face à l’Angleterre lors de la finale de l’Autumn Nations Cup, le demi d’ouverture de l’Union Bordeaux-Bègles compte bien prouver avec le XV de France qu’il est plus qu’une doublure de Romain Ntamack. «Joueur pétri de talent», comme le souligne Frédéric Michalak, le consultant rugby de Canal+, Matthieu Jalibert est depuis un an et demi l’un des meilleurs joueurs du Top 14 (232 points dont sept essais en 22 matchs en club). Au point de recevoir les louanges de son manageur, Christophe Urios : « C’est un joueur de classe. Je n’en ai pas eu beaucoup, franchement, à son âge. Il voit vite, il comprend vite, il sent les choses, son accélération est terrible… C’est déjà pas mal, hein ? » Le demi d’ouverture n’est pas étranger aux excellents résultats de l’UBB. Mais il doit encore progresser pour devenir le numéro 1 au poste avec les Bleus. La principale difficulté pour ce « joueur d’instinct, de possession et non d’occupation », selon son ancien entraîneur chez les Espoirs, David Ortiz, est de s’adapter au pragmatisme du jeu international. « Moi, je trouve qu’il fait des bons matchs, affirme son coéquipier à l’UBB Maxime Lamotte. Certes, peut-être qu’il y a plus de jeu au pied, et c’est vrai que c’est moins son jeu, mais je trouve qu’il s’adapte plutôt bien.» Il y a du mieux de ce côté-là, cet automne, avec des prestations sobres mais propres.
Matthieu Jalibert doit aussi s’adapter à son nouveau statut chez les Bleus. Pour bousculer la hiérarchie, il va devoir parfois se montrer performant sur seulement quelques minutes. « Un joueur ne peut pas être à 300% seulement quand il est titulaire, rappelle David Ortiz, il doit apprendre à se préparer pour rentrer avec la même envie pour peser sur le match, ça se travaille. » Et c’est le prix à payer aujourd’hui, pour Matthieu Jalibert, s’il veut demain devenir bien plus qu’un numéro 2 avec le XV de France.