L’Europe en sommet pour se pencher sur le climat
Les Vingt-Sept se réunissent et doivent convenir d’un nouvel objectif de réduction des émissions de l’UE
C’est un Conseil européen qui tombe à pic pour les enjeux climatiques. Ce jeudi et vendredi, les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 Etats membres se réunissent à Bruxelles pour aborder les dossiers de la politique européenne. Un sommet qui a lieu la veille du cinquième anniversaire de l’accord de Paris sur le climat. En signant cet accord, « les Etats s’étaient engagés à revoir à la hausse, tous les cinq ans, leurs engagements à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre [GES] », rappelle Lucie Mattéra, du think tank E3G, spécialisé sur les questions climatiques. Ce Conseil européen est alors à voir comme la « dernière chance » pour l’UE de convenir d’un nouvel objectif pour réduire ses GES d’ici à 2030.
Marchés carbone
Les Vingt-Sept s’entendent désormais à peu près tous sur un objectif de réduction des gaz à effet de serre pour 2030. De 40 % [par rapport à 1990] prévus actuellement, Ursula von der
Leyen, présidente de la Commission européenne, propose de porter l’effort à 55 %. Le risque, toutefois, est que ce consensus se délite au moment d’aborder la feuille de route pour parvenir à cette baisse. Celle-ci doit figurer dans les NDC (contributions nationales déterminées), qui doivent préciser les objectifs de réduction des GES que chaque Etat se fixe et les moyens pour y arriver. Or les points d’achoppement sont multiples.
Un des enjeux est de savoir sur quel pilier faire reposer la transition écologique européenne, entre, d’un côté, les réglementations, qui relèvent des efforts des Etats, et, de l’autre, le système d’échange de quotas carbone, un mécanisme de marché.
« On se retrouve dans une situation où des pays, dont la France, soutiennent l’objectif des – 55 %, mais souhaitent que l’effort supplémentaire à fournir repose sur le marché carbone européen, poursuit Neil Makaroff, du Réseau action climat. Une posture un peu facile pour un pays dont le mix énergétique repose sur le nucléaire, énergie peu carbonée. La France ferait ainsi reposer l’essentiel des efforts climatiques sur les épaules des pays industrialisés et encore dépendants du charbon, comme l’Allemagne ou la Pologne. »