20 Minutes (Bordeaux)

L’Europe en sommet pour se pencher sur le climat

Les Vingt-Sept se réunissent et doivent convenir d’un nouvel objectif de réduction des émissions de l’UE

- Fabrice Pouliquen

C’est un Conseil européen qui tombe à pic pour les enjeux climatique­s. Ce jeudi et vendredi, les chefs d’Etat et de gouverneme­nt des 27 Etats membres se réunissent à Bruxelles pour aborder les dossiers de la politique européenne. Un sommet qui a lieu la veille du cinquième anniversai­re de l’accord de Paris sur le climat. En signant cet accord, « les Etats s’étaient engagés à revoir à la hausse, tous les cinq ans, leurs engagement­s à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre [GES] », rappelle Lucie Mattéra, du think tank E3G, spécialisé sur les questions climatique­s. Ce Conseil européen est alors à voir comme la « dernière chance » pour l’UE de convenir d’un nouvel objectif pour réduire ses GES d’ici à 2030.

Marchés carbone

Les Vingt-Sept s’entendent désormais à peu près tous sur un objectif de réduction des gaz à effet de serre pour 2030. De 40 % [par rapport à 1990] prévus actuelleme­nt, Ursula von der

Leyen, présidente de la Commission européenne, propose de porter l’effort à 55 %. Le risque, toutefois, est que ce consensus se délite au moment d’aborder la feuille de route pour parvenir à cette baisse. Celle-ci doit figurer dans les NDC (contributi­ons nationales déterminée­s), qui doivent préciser les objectifs de réduction des GES que chaque Etat se fixe et les moyens pour y arriver. Or les points d’achoppemen­t sont multiples.

Un des enjeux est de savoir sur quel pilier faire reposer la transition écologique européenne, entre, d’un côté, les réglementa­tions, qui relèvent des efforts des Etats, et, de l’autre, le système d’échange de quotas carbone, un mécanisme de marché.

« On se retrouve dans une situation où des pays, dont la France, soutiennen­t l’objectif des – 55 %, mais souhaitent que l’effort supplément­aire à fournir repose sur le marché carbone européen, poursuit Neil Makaroff, du Réseau action climat. Une posture un peu facile pour un pays dont le mix énergétiqu­e repose sur le nucléaire, énergie peu carbonée. La France ferait ainsi reposer l’essentiel des efforts climatique­s sur les épaules des pays industrial­isés et encore dépendants du charbon, comme l’Allemagne ou la Pologne. »

 ??  ?? Emmanuel Macron et Angela Merkel à Bruxelles, le 15 octobre.
Emmanuel Macron et Angela Merkel à Bruxelles, le 15 octobre.

Newspapers in French

Newspapers from France