Premier bilan
Pour « 20 Minutes », le maire de Bordeaux évoque les actions qu’il a entreprises depuis son élection. Il compte notamment maintenir le cap sur la transition écologique.
Au-delà des petites phrases, sur le sapin de Noël, Frédéric Longuépée, la 5G ou Chaban-Delmas - des marques de « spontanéité » –, qui ont marqué le début de son mandat, l’écologiste (EELV) a accepté de faire le point, presque six mois après son élection.
Qu’est-ce qui va être un signe tangible du changement que vous incarnez ?
Je souhaite réussir la transition écologique et solidaire de Bordeaux. J’ai mis la barre assez haut et je vais faire en sorte, pendant les six ans de mon mandat, de ne pas baisser mon seuil d’exigence face à l’urgence du combat. Je n’ai pas envie que Bordeaux soit une banale banlieue, à deux heures de Paris.
Justement, comment va se traduire la lutte contre l’artificialisation des sols, une priorité lors de votre campagne ?
On ne pourra plus construire sur les derniers espaces de nature qui restent à Bordeaux. Les 45 ha de la Jallère seront sanctuarisés. Le projet BastideNiel est en train d’être revisité à la lueur de nos objectifs de végétalisation. Et sur Brazza, nous demandons également à l’urbaniste de revoir le projet, pour que ce soit un quartier orienté vers la neutralité carbone. Cela ne veut pas dire que je renonce à la construction, mais on va privilégier la rénovation et construire la ville sur la ville, c’est-à-dire là où c’est déjà artificialisé.
Que va devenir le projet de Rue Bordelaise, cette grande artèrecommerçante entre la gare et la Garonne ?
On va revisiter le projet. On ne veut pas d’une rue privée, avec des magasins franchisés. Il y a par ailleurs beaucoup trop de places de parkings. Je veux y voir plus de logements, plus d’artisans, plus d’économie sociale et solidaire… Je ne veux pas qu’elle soit identique à une artère de Tours, Poitiers, Lille ou Marseille. Pour le moment, cette rue franchisée n’a de bordelais que le nom. Moi, je suis hostile à ce qu’on privatise les rues. Je souhaite qu’on soit beaucoup plus exigeants sur sa conception.
Quels sont les premiers retours sur l’utilisation des coronapistes des boulevards ?
Sur le boulevard Leclerc, 21 % des cyclistes sont de nouveaux pratiquants, dont 11 % sont d’anciens usagers des transports en commun et 10 % d’anciens automobilistes. Ces aménagements provisoires ont entraîné une progression de la pratique du vélo estimée entre 20 et 40 %. Le résultat dont je suis le plus fier concerne la qualité de l’air : la baisse du trafic automobile a entraîné une diminution de 13 % de la pollution de l’air par rapport à l’année précédente (calculs hors confinement). Nous conserverons donc un itinéraire cyclable sécurisé sur toute la longueur des boulevards.