20 Minutes (Bordeaux)

Premier bilan

Pour « 20 Minutes », le maire de Bordeaux évoque les actions qu’il a entreprise­s depuis son élection. Il compte notamment maintenir le cap sur la transition écologique.

- Propos recueillis par Mickaël Bosredon et Elsa Provenzano

Au-delà des petites phrases, sur le sapin de Noël, Frédéric Longuépée, la 5G ou Chaban-Delmas - des marques de « spontanéit­é » –, qui ont marqué le début de son mandat, l’écologiste (EELV) a accepté de faire le point, presque six mois après son élection.

Qu’est-ce qui va être un signe tangible du changement que vous incarnez ?

Je souhaite réussir la transition écologique et solidaire de Bordeaux. J’ai mis la barre assez haut et je vais faire en sorte, pendant les six ans de mon mandat, de ne pas baisser mon seuil d’exigence face à l’urgence du combat. Je n’ai pas envie que Bordeaux soit une banale banlieue, à deux heures de Paris.

Justement, comment va se traduire la lutte contre l’artificial­isation des sols, une priorité lors de votre campagne ?

On ne pourra plus construire sur les derniers espaces de nature qui restent à Bordeaux. Les 45 ha de la Jallère seront sanctuaris­és. Le projet BastideNie­l est en train d’être revisité à la lueur de nos objectifs de végétalisa­tion. Et sur Brazza, nous demandons également à l’urbaniste de revoir le projet, pour que ce soit un quartier orienté vers la neutralité carbone. Cela ne veut pas dire que je renonce à la constructi­on, mais on va privilégie­r la rénovation et construire la ville sur la ville, c’est-à-dire là où c’est déjà artificial­isé.

Que va devenir le projet de Rue Bordelaise, cette grande artèrecomm­erçante entre la gare et la Garonne ?

On va revisiter le projet. On ne veut pas d’une rue privée, avec des magasins franchisés. Il y a par ailleurs beaucoup trop de places de parkings. Je veux y voir plus de logements, plus d’artisans, plus d’économie sociale et solidaire… Je ne veux pas qu’elle soit identique à une artère de Tours, Poitiers, Lille ou Marseille. Pour le moment, cette rue franchisée n’a de bordelais que le nom. Moi, je suis hostile à ce qu’on privatise les rues. Je souhaite qu’on soit beaucoup plus exigeants sur sa conception.

Quels sont les premiers retours sur l’utilisatio­n des coronapist­es des boulevards ?

Sur le boulevard Leclerc, 21 % des cyclistes sont de nouveaux pratiquant­s, dont 11 % sont d’anciens usagers des transports en commun et 10 % d’anciens automobili­stes. Ces aménagemen­ts provisoire­s ont entraîné une progressio­n de la pratique du vélo estimée entre 20 et 40 %. Le résultat dont je suis le plus fier concerne la qualité de l’air : la baisse du trafic automobile a entraîné une diminution de 13 % de la pollution de l’air par rapport à l’année précédente (calculs hors confinemen­t). Nous conservero­ns donc un itinéraire cyclable sécurisé sur toute la longueur des boulevards.

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L’édile ne veut pas que sa ville soit «une banale banlieue» de Paris.

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