Le télétravail pas sur de bons rails dans la fonction publique
Un baromètre publié ce lundi montre que les agents rencontrent plusieurs difficultés
La crise sanitaire oblige la société à se réorganiser, et la fonction publique n’est pas épargnée. C’est ce que montre un baromètre Wimi-Ipsos qui paraît ce lundi*. Le télétravail constitue une petite révolution, pour l’administration : 13 % des agents publics télétravaillaient avant la crise. Selon l’étude, 67% des agents de la fonction publique ont bien vécu le second confinement d’un point de vue professionnel. Le confort (pour 69% d’entre eux), le gain de temps (68 %) et l’efficacité dans le travail (67%) sont les avantages qui ressortent le plus. Mais si le télétravail a séduit une majorité des agents, 81% d’entre eux souhaitent que la présence au bureau reste la norme. Car le télétravail n’apporte pas que du positif : 31% des agents ont qualifié cette période de «galère» et 24% évoquent le «stress» pour en parler.
En tout cas, la fonction publique a encore du travail : 73 % des agents jugent que leur organisation n’était pas prête à affronter le premier confinement (contre 52 % dans le privé). Nathalie Makarski, présidente des services publics de la CFE-CGC, évoque le problème du management : «Pour télétravailler, nous devons appliquer une culture de la confiance. Aujourd’hui, nous sommes dans une culture du contrôle.»
Manque d’équipements
Par ailleurs, le baromètre rapporte que plus d’un agent sur deux (51%) ne peut accéder à ses documents à distance. Pour Nathalie Makarski, les administrations devraient choisir d’équiper les agents d’ordinateurs portables. « Le parc informatique est gigantesque, précise-t-elle. Alors autant commencer tout de suite. » Des négociations avec Amélie de Montchalin, ministre de la Fonction publique, auront lieu le 21 janvier. Objectif : adapter les conditions du télétravail à court terme et fixer un cadre pour accroître la pratique à long terme chez les agents publics.
* Réalisé en ligne du 10 au 20 novembre auprès de 1 000 personnes.