Coup de frais pour les cours de récré
La majorité veut moderniser et végétaliser 80% des 142 cours d’écoles et de crèches municipales pendant son mandat
La nouvelle majorité écologiste veut en finir avec les cours d’écoles bitumées, qui, pendant l’été, se transforment en véritables îlots de chaleur. Dans cette perspective, Alto Step, un cabinet d’ingénierie environnementale, a visité les 142 cours d’écoles et de crèches municipales pour établir un diagnostic. Résultat : 44 % des établissements nécessitent une intervention importante. Au total, 80 % des cours devraient être traitées d’ici à la fin du mandat de la municipalité et, dès le mois de janvier, le budget et le calendrier seront affinés. « C’est l’ancienne majorité qui avait lancé ce diagnostic en juin, rappelle Sylvie Schmitt, adjointe à l’éducation à la ville de Bordeaux. C’était dans le programme de tous les candidats, y compris celui de Thomas Cazenave [LREM]. En revanche, on a rajouté le critère de cour non genrée à la commande publique.» Au lieu d’une cour proposant en son centre un terrain de football dont l’usage est accaparé par les garçons, il s’agit d’installer cet espace en périphérie voire de le faire disparaître au profit d’activités plus mixtes. L’idée est aussi de créer des espaces ombragés, là où c’est possible. «On appelle ça une “renaturalisation”, même si le terme n’est pas très joli, détaille Pierre Hurmic, maire de Bordeaux. On va casser le macadam, planter des arbres et mettre des matériaux perméables à l’intérieur des cours. »
Quatre sites tests
« En plus d’un diagnostic précis, on a fait des comparaisons avec des exemples à Paris, Grenoble et aussi à l’étranger, comme à Montréal, pour proposer une boîte à outils techniques », précise Isabelle Andorin, urbaniste d’Alto Step. Les propositions seront adaptées en fonction des sites : des ombrières, des espaces dédiés à la permaculture ou des plantes grimpantes qui pourraient former des tipis, par exemple. « A chaque fois, il y aura une concertation avec toute la communauté éducative : les enseignants, les enfants, les agents, les parents et les associations qui s’occupent du périscolaire », promet quant à elle l’adjointe à l’éducation
Des travaux seront menés dès cet été dans deux écoles et deux crèches bordelaises. « Ce seront des sites tests, précise Sylvie Schmitt. On a aussi mis d’office la cour à l’étage de l’école
Simone-Veil, pourtant récemment livrée et qui consiste en une dalle en béton. » Pour l’instant, l’école ne compte que deux classes, mais elle va progressivement accueillir davantages d’élèves promis à des récrés torrides sur ce béton clair.
En matière d’exposition à la chaleur, les nouvelles écoles ne sont d’ailleurs pas les mieux loties. « Cette année, on a des livraisons d’écoles conçues il y a quatre ou cinq ans, mais qui proposent des cours à étage bétonnées, se désole l’adjointe à l’éducation. Maintenant, il est trop tard pour rattraper le coup, mais il va falloir prévoir de les retravailler. »