20 Minutes (Bordeaux)

Un hic avec les pilotes automatiqu­es

Plusieurs skippeurs ont été confrontés à des pannes récemment

- William Pereira

A chaque phase de course sa peine. Les ofnis pour la descente de l’Atlantique, les vagues briseuses de carènes à l’entrée de l’océan Indien et, maintenant, les systèmes informatiq­ues détraqués dans les mers du Sud. Romain Attanasio, mais, surtout, Damien Seguin et Louis Burton ont connu de gros soucis ces derniers jours. Pour eux, c’est le pilote automatiqu­e qui s’est mis à faire des siennes, donnant lieu a des trajectoir­es improbable­s que l’on peut apercevoir sur la carte de la course et les poussant à s’abriter dans des zones sans vent pour réparer leur système électroniq­ue. Double poisse pour Damien Seguin, sur Apicil : non seulement son pilote automatiqu­e principal a lâché, mais en plus de ça, celui de secours a décroché à plusieurs reprises, entraînant plusieurs écarts de route (départs au tas, comme on dit dans le milieu). Pour Burton, sur Bureau Vallée 2, ce n’était guère mieux. Celui-ci a même songé à l’abandon, après la défaillanc­e de son pilote qui affichait un message d’erreur, il y a pile une semaine.

Petit rappel de l’importance du pilote automatiqu­e : en 2020, on ne termine pas un Vendée Globe sans. C’est pour ça que les concurrent­s ont toujours une ou deux solutions de secours à bord. «La voile en solitaire aujourd’hui, sans pilote, ce n’est pas envisageab­le sur ces machines-là, expliquait Thomas Ruyant [LinkedOut] avant le grand départ. Il faut dormir, il faut manger, faire de la navigation, donc même avec un pilote qui barre 99% du temps on ne s’ennuie pas, il n’y a pas beaucoup de temps morts.»

Un dispositif fragile

Alors, comment explique-t-on cette cascade d’avaries à l’avant de la course? Les pilotes automatiqu­es sont des dispositif­s fragiles, mais pas au point de déconner pour rien si la mer est calme et que les doux rayons de soleil vous caressent la peau. Froid, humidité, vitesse de vent extrême, l’enfer du Sud est un terrain propice à la casse, quelle qu’elle soit, et les dégâts de pilote sont sur la liste. «Dans les mers du Sud, le bateau se fait des murs de vagues et il tombe. Du coup, il y a des chocs et ça peut faire qu’il y a des petites casses électrique­s, développe le boat manageur de Louis Burton. Tu peux avoir un peu d’eau au fond du bateau qui va rebondir, une petite goutte qui va aller se mettre sur un fil électrique et le mettre en court-circuit. Et là, c’est un drame. Ou alors, tu peux perdre ton GPS dans des chocs, juste une donnée qui saute pour une durée infime et qui met tout en défaut.» Et la galère ne s’arrête pas là, souvent. Dans le cas de Louis Burton, l’avarie de pilote a provoqué des dommages collatérau­x liés à des manoeuvres incontrôlé­es. La fameuse loi des séries.

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Louis Burton a dû faire du rebranchem­ent pour pouvoir repartir.

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