20 Minutes (Bordeaux)

Des indicateur­s «pas très bons»

L’agence régionale de santé et le CHU de Bordeaux demandent de ne pas baisser la garde pour éviter que la situation ne se dégrade

- Elsa Provenzano

Mercredi, à moins de dix jours de Noël, 143 personnes sont hospitalis­ées au CHU de Bordeaux en raison du Covid19, contre 123 une semaine auparavant. Parmi elles, 43 sont en réanimatio­n. « Après une décrue, on observe un plateau depuis dix jours avec de petits pics d’activité liés au Covid-19 », pointe Yann Bubien, directeur du CHU de Bordeaux.

Pour lui, « les indicateur­s ne sont pas très bons, mais la situation n’est pas alarmante, à la veille des retrouvail­les familiales de Noël et amicales du jour de l’An ». Ce sont les cas chez les personnes de plus de 75 ans qui augmentent particuliè­rement.

Tester à tous crins n’est pas une bonne stratégie et les autorités sanitaires pointent un problème de fiabilité des tests antigéniqu­es. « Ces tests présentent une dégradatio­n de leur sensibilit­é : ils sont efficaces si on a des symptômes depuis moins de quatre jours ou si on a eu une exposition à risque la semaine précédente, explique le professeur Patrick Dehail, conseiller médical du directeur général de l’agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine. Mais, si on n’est dans aucun de ces deux cas, on observe beaucoup de faux négatifs donc, il ne faut pas utiliser ces tests pour se rassurer. »

«Les efforts individuel­s»

En revanche, ils sont de grande valeur en cas de résultat positif puisque la personne testée peut s’isoler rapidement. Le test RT-PCR reste la référence pour le dépistage du Covid-19. « Le test n’est pas un passeport d’immunité, il faut faire attention dans les jours qui suivent pour ne pas se contaminer », ajoute Yann Bubien. « Le dépistage n’est pas la solution miracle, appuie Pierre Hurmic, maire de Bordeaux. Il faut compter sur les efforts individuel­s pour respecter les gestes barrières et limiter les contacts non impératifs. »

Le professeur Denis Malvy, responsabl­e de l’unité maladies tropicales et du voyageur du CHU, estime qu’on se trouve à Bordeaux dans une situation similaire au 20 août dernier, avant la deuxième vague. Mais en plus, le froid hivernal est là et favorise le virus. « Il y a une nécessité à se réappropri­er les mesures barrières », insiste le spécialist­e. Sans elles, on verra déferler une troisième vague que la mise en place du vaccin ne pourra de toute façon pas enrayer puisque pour atteindre « un niveau d’immunité suffisant, il faudra attendre l’été », estime-t-il. Ceux qui sont symptomati­ques ou qui ont été dans un contexte à risque peuvent se faire tester rapidement actuelleme­nt sur la métropole bordelaise. Le CHU par exemple, est en capacité de réaliser 2 000 tests par jour, mais il en fait dix fois moins aujourd’hui. Il est conseillé de prendre rendez-vous et d’éviter d’attendre le dernier moment avant les fêtes, sous peine d’embouteill­ages dans les centres de dépistage.

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Les patients atteints d’une forme grave continuent d’arriver en réa au CHU.

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