Petit cube, racontenous une histoire
Créée en 2017 et fabriquée à Malville, la Conteuse merveilleuse permet de décrocher les enfants des écrans et des smartphones
« On peut enregistrer sa propre voix et l’envoyer dans la conteuse. »
Mathieu Roumens,
créateur de Joyeuse
Il faut la secouer trois fois pour l’allumer, puis la placer sur la bonne face selon l’histoire ou la chanson que l’on souhaite écouter, et enfin la tapoter pour l’éteindre. Voilà les instructions à connaître si vous faites partie des 40 000 parents qui offriront à un enfant une Conteuse merveilleuse pour Noël. Comme l’an dernier, où 15 000 unités ont été écoulées, ce petit cube électronique fabriqué à Malville, près de Nantes, devrait faire fureur sous les sapins. « On risque d’être en rupture de stock pour les tout derniers jours », prévient même Mathieu Roumens, 51 ans, qui a monté la société Joyeuse, en 2017.
C’est en voyant son fils de 3 ans « happé par les écrans et les portables » que ce chef d’entreprise parisien a eu l’idée de créer «un appareil ludique et rigolo, avec une interface véritablement dédiée aux enfants de 2 à 7 ans ». Après une première version, contenant une soixantaine d’histoires, l’objet s’est bien perfectionné. « On peut, par exemple, rajouter des MP3 ou enregistrer sa propre voix et l’envoyer gratuitement dans la conteuse, décrit Mathieu Roumens. Les enfants peuvent ainsi écouter les grands-parents leur lire une histoire, ce qui est génial en temps de confinement. Même si, évidemment, ça ne remplace pas la présence physique. » Une autre conteuse, spécialement adressée aux tout-petits jusqu’à 2 ans, vient également de naître. Elle arbore un design plus doux et propose des berceuses adaptées à l’univers du bébé.
De quoi faire les choux gras de l’entreprise Seico, qui assure la fabrication des deux cubes. Ces derniers jours, elle turbine dans son usine de Malville (Loire-Atlantique). En ce moment, huit personnes assemblent les cartes électroniques conçues sur place, avec les batteries, les haut-parleurs et les autres composants, eux venus d’Asie. « A toutes les étapes, puis avant l’expédition, on procède à toute une série de tests, explique Eric Lamboley. C’est le premier jouet électronique fabriqué en France et le premier que nous confectionnons. Il est hors de question qu’il y ait un problème ! »
D’autant que Joyeuse pourrait bientôt entrer « dans le top 10 » des clients de la société, jusqu’ici habituée à fabriquer des radars pédagogiques ou des sèchemains. « Tout le monde me conseillait de faire fabriquer en Chine, mais je savais qu’il y avait un savoir-faire dans les Pays-de-la-Loire et Seico a su montrer sa capacité à fabriquer en grande série, se souvient Mathieu Roumens. Il y a un surcoût lié à la main-d’oeuvre, mais c’est important pour moi.»