L’exécutif face au défi de la confiance dans les vaccins
Le gouvernement a dévoilé son plan de vaccination, mais la méfiance des Français reste très forte
C’est l’un des prochains défis du gouvernement. Le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé mercredi à l’Assemblée nationale la stratégie vaccinale de l’exécutif contre l’épidémie de Covid-19. Alors que le vaccin sera déployé dans l’UE dès le 27 décembre, a annoncé jeudi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le chef du gouvernement a insisté sur la nécessité de rétablir la confiance. «Face à la peur, au doute, à la suspicion, nous expliquerons autant qu’il le faudra », a lancé Jean Castex, promettant une «transparence totale» sur cette campagne.
Des questions «légitimes»
Selon un sondage de Santé publique France, un peu plus de la moitié (53%) des personnes interrogées en novembre veulent se faire vacciner, contre deux tiers (64%) en juillet. «Ce manque de confiance est l’héritage de la manière dont la crise a été gérée, car l’exécutif a été tout sauf à la hauteur depuis le début », tranche le député du Lot Aurélien Pradié (LR). « Il faut relativiser cette méfiance, car, aujourd’hui, le vaccin n’est pas encore disponible, répond Anne Genetet, porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée. C’est légitime qu’un certain nombre de Français se posent des questions.»
En commençant par cibler les résidents des maisons de retraite dès la fin du mois, le gouvernement compte sur une adhésion progressive de la population. « Quand on verra les premiers effets du vaccin sur la réduction du nombre de décès, on ne doutera plus de son efficacité», espère Anne Genetet. Mais, pour l’opposition, tous les doutes n’ont pas été levés. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a demandé jeudi la « transparence » sur les vaccins : « Pour qu’il y ait de la confiance, [il faut] que l’on dise ce qu’il y a dans ces contrats [signés par la Commission européenne avec les laboratoires pharmaceutiques], les clauses qu’il pourrait y avoir. »