«Miss France est un ascenseur social»
Concours Le présentateur historique, Jean-Pierre Foucault, revient sur l’évolution du programme
C’est à Jean-Pierre Foucault qu’incombera, samedi soir sur TF1, la lourde tâche d’annoncer l’identité de la nouvelle Miss France… pour la 26e fois de l’histoire. Alors que la rumeur lui prêtait l’intention de passer la main cette année, le présentateur historique sera bien là, pour l’émission diffusée depuis le Puy du Fou (Vendée).
Alors, comment sont les Miss cette année ?
Je n’aime pas trop les rencontrer avant le jour J. J’aime lier des relations, et j’ai peur d’être accusé de favoritisme. Même si je n’ai aucune influence sur les votes, on me suspecte toujours de privilégier Miss Provence. Mais comme elle n’a jamais gagné en vingt-six ans, je pense que cette théorie ne tient pas. Vous pensez vraiment n’avoir aucune influence sur le déroulement de l’élection ?
Absolument. Mon rôle est très limité. Je n’interviens pas beaucoup, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Je suis un maître d’hôtel qui met en valeur tout ce qui fait la qualité de l’émission. Comme c’est du direct, je dois meubler quand il y a des problèmes techniques, j’aime beaucoup ça.
Il y a aussi l’interview des Miss. Epreuve redoutée des candidates…
Oui, mais, maintenant, elles sont écrites par les téléspectateurs et le jury. Je donne très peu de conseils aux Miss. Je leur suggère de garder leur spontanéité, de ne pas réciter, de se détendre… A l’antenne, moi, je reste de marbre. Même quand j’annonce le titre.
A quoi va ressembler cette édition ?
Il n’y aura presque pas de public. Le bon côté, c’est que Miss France redevient une émission de télévision, alors que c’était devenu un grand spectacle filmé avec des foules de supporteurs en folie. Là, ce sera plus feutré.
A part le public, l’émission a-t-elle changé ces dernières années ?
Bien sûr. Amusez-vous à regarder celle de 1995, vous la trouverez très datée. Il y a une évolution constante, c’est pour ça que ce n’est pas une émission démodée.
On a pourtant le sentiment que Miss France est un programme plutôt du genre… immuable.
Vous parlez de moi, là. Moi je suis immuable, c’est vrai, mais on fait attention à faire évoluer l’émission. Ça ne se voit pas forcément, parce qu’on fait attention à ne pas tout changer. Le public, c’est de la nitro, si on change trop, il vous pète à la gueule. Chaque année, on change un petit quelque chose. L’émission ne vieillit pas. Sauf le présentateur! Alors que les Miss, elles, ont toujours 20 ans. C’est cruel.
Si l’émission évolue, le concours, lui, évolue peu. Le règlement de Miss France fait l’objet de critiques, sur son inadéquation avec la société, le sexisme de sa logique… Je ne suis pas du tout d’accord avec vous. Les Miss ont énormément changé, elles ont compris qu’être Miss France est un ascenseur social incroyable. Depuis quelques années, toutes ont saisi cette opportunité de faire une carrière. Ça a commencé avec Sophie Thalmann, qui a dit qu’elle voulait prendre ma place. C’est ce qui l’a fait gagner. Il ne faut pas que les Miss s’aseptisent.