20 Minutes (Bordeaux)

Les Bleues ont repris la balle au bond après le Japon

Les Bleues, qui affrontent la Croatie en demi-finale de l’Euro ce vendredi, ont profité de l’échec au Japon pour rebondir

- Aymeric Le Gall

On s’est creusé le caisson pour vous éviter le poncif « nelsonmand­elesque » du « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends», mais il faut parfois se rendre à l’évidence : la pensée de Madiba colle pile-poil au contexte de l’équipe de France de handball, qui affronte ce vendredi (18 h) la Croatie en demi-finale de l’Euro 2020. Après un Mondial japonais raté dans les grandes largeurs avec une éliminatio­n dès le premier tour, les Bleues ont mis un point d’honneur à s’appuyer sur les erreurs de Kumamoto pour rebondir cette année, au Danemark, et défendre leur titre de championne­s d’Europe.

Plus solides mentalemen­t

Quelques heures seulement après cette sortie de route japonaise, Olivier Krumbholz annonçait sur les braises, encore fumantes, de la défaite : « Je pense que c’est une bonne claque sur laquelle, paradoxale­ment, on peut construire quelque chose.» Un an après, au regard du parcours quasi sans fautes de ses joueuses depuis le début de la compétitio­n, gageons que les leçons ont bien été tirées. Mais, avant cela, expédions déjà les évidences : les Bleues ont abordé cet Euro dans un état de fraîcheur physique à des années-lumière de ce qu’on avait vu fin 2019 où, des dires de Béatrice Edwige, les joueuses étaient «toutes arrivées très fatiguées à Kumamoto». «Cette année, on a eu la chance de pouvoir rester à la maison du handball pendant dix jours avant le début de la compète et on a pu s’entraîner deux fois par jour dans des conditions idéales, analyse la pivot des Bleues, Béatrice Edwige. On s’est mises dans une condition physique vraiment au top avant d’aborder cet Euro. Je pense que ça fait la différence.» Pour Olivier Krumbholz, il y a eu dans l’approche des championna­ts du monde de Kumamoto un déficit au niveau mental : «On a très mal géré le fait d’avoir gagné deux compétitio­ns [Mondial 2017 et Euro 2018]. Quand on arrive avec trop de certitudes et trop peu de questionne­ments, de remises en cause, tout est réuni pour que ça se casse la figure.» Un point de vue que tient cependant à nuancer Béatrice Edwige. «Ce qui a fait notre force pendant des années, c’est qu’on avançait cachées. La majorité des équipes qui nous jouent maintenant se disent : «Si on peut accrocher cette équipe à notre tableau de chasse, ce serait super.» Je pense donc que c’est surtout la mentalité des autres équipes qui a évolué avec le temps quand elles nous jouent.»

Si les avis divergent sur ce point, tous sont d’accord pour dire que l’aspect mental est l’une des clés principale­s de la réussite de cette équipe de France. « Je m’intéresse beaucoup à ces questions de préparatio­n mentale et, rien qu’en les voyant jouer, je me suis dit : ‘‘Ah tiens, ça y est, il y a un truc qui s’est passé’’, relève l’ex-internatio­nale Amélie Goudjo. Je trouve que ça se ressent vraiment, notamment du point de vue de la confiance qu’elles dégagent sur le terrain.»

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Désormais dans le dernier carré, les Françaises défendent brillammen­t leur titre de championne­s d’Europe.

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