20 Minutes (Bordeaux)

Faire courir plus les stars du PSG, telle est la mission du nouveau coach Pochettino

Le nouvel entraîneur parisien bâtit son style de jeu sur une condition physique irréprocha­ble

- Julien Laloye

Une conférence de présentati­on ennuyante comme un troisième confinemen­t, en dehors d’un petit moment de grâce quand il a découvert, avec un sourire jaune, qu’on savait déjà tout de ses mises en place tactiques, avant son premier match à Saint-Etienne, ce mercredi (21 h). Mauricio Pochettino a fait son timide, histoire de ne pas trop effrayer son monde. Mais les amateurs de Premier League le savent pourtant mieux que les autres : pour déployer le jeu qu’il aime, Pochettino réclame une énorme débauche physique à ses hommes.

Par curiosité, on a lu sa biographie, écrite avec Guillem Ballagué, où le nouveau manageur parisien développe sa vision de coach : «Le jeu qu’on pratique à Tottenham a beaucoup de parallèles avec le Newell’s de Bielsa. Intense, à la vitesse maximum en permanence, avec une pression très haute sur le terrain, beaucoup de mouvements presque mécanisés, pour dominer physiqueme­nt et faire suffoquer l’adversaire quand il a le ballon. » Des principes qui demandent un volume de courses considérab­le. A l’Espanyol Barcelone, déjà, Pochettino a réussi à sauver le club d’une relégation quasi assurée après une préparatio­n commando d’une dizaine de jours à la fin de l’hiver. Son leitmotiv, qu’il exporte en Angleterre : «Plus on travaille dur pendant la semaine, plus le match du week-end paraîtra facile.»

Ce qui fait doucement rire, si l’on veut bien considérer que le garçon débarque dans un club où les joueurs se cachent pour courir. L’an passé, en Ligue des champions, le PSG a réussi l’exploit d’être la dernière équipe du plateau en distance par match : 104,3 km au global. C’est encore pire que la saison précédente, terminée à la 30e place sur 32. Et l’actuelle ne s’annonce pas beaucoup plus réjouissan­te.

C’est évidemment la même limonade en championna­t. Bref, une question, au moins, nous brûle les lèvres : Pochettino peut-il mettre au boulot une équipe de joueurs peu portés sur l’effort? «Ça ne va vraiment pas être évident pour le nouveau staff, reconnaît le préparateu­r physique Xavier Frezza, qui travaille avec une vingtaine de joueurs pros [Ben Yedder, Batshuayi, Mukiele]. Il n’y a plus, comme avec Zlatan, de leadeurs charismati­ques hyper rigoureux, à part Marquinhos. Pour faire adopter une plus grosse rigueur de travail au groupe, il faut faire adhérer les cadres. Cela dit, sur le court terme, ça paraît impossible vu le planning indigeste qui attend le PSG en janvier-février.»

Son leitmotiv : «Plus on travaille dur la semaine, plus le match du weekend paraîtra facile.»

« Physiqueme­nt, cette saison, c’est cuit pour Paris. »

Xavier Frezza, préparateu­r physique

Le planning en question, c’est 12 matchs en cinquante jours, a déjà calculé Pochettino, lequel doit en plus faire avec une dizaine de blessés à l’arrière. «Le PSG doit se présenter sur le terrain dans sa meilleure forme à chaque match.» Une promesse inconsidér­ée pour les deux semaines qui viennent. Saint-Etienne a repris l’entraîneme­nt quatre jours plus tôt que le PSG, alors que s’est rajouté au calendrier un Trophée des champions dispensabl­e la semaine prochaine, ainsi qu’un 32e de finale de Coupe de France celle d’après. Et pour les mois qui suivent?

«Physiqueme­nt, cette saison, c’est cuit pour un club comme Paris, juge Xavier Frezza. Dans un premier temps, ça passera plus par le discours que par la capacité physique elle-même. Pochettino a la chance d’avoir une aura, il a eu des résultats avec sa méthode à Tottenham, il peut emporter les cadres avec lui.»

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 ??  ?? L’ex-entraîneur des Spurs va devoir faire fort, puisque son PSG se prépare à jouer 12 matchs en cinquante jours.
L’ex-entraîneur des Spurs va devoir faire fort, puisque son PSG se prépare à jouer 12 matchs en cinquante jours.

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