Le réseau Régaz veut faire la part belle au biométhane
Les habitants de la commune d’Hourtin, dans le Médoc, vont pouvoir bénéficier de ce gaz naturel d’ici à 2023
Le Syndicat départemental d’énergie électrique de la Gironde (Sdeeg) vient de confier la construction et l’exploitation des réseaux de distribution de gaz naturel sur la commune à Régaz Bordeaux. Avec la particularité qu’il s’agira de biométhane fabriqué localement.
Qui fabrique du biométhane en Gironde ?
Seules deux usines, situées dans le Médoc, fabriquent du biométhane : Médoc Biogaz, qui alimente SaintLaurent-Médoc depuis 2019, et Médoc Energie, à Hourtin, depuis février 2020. Si ces communes bénéficient de 100 % de biométhane l’été, l’hiver, en revanche «cette part tombe à moins de 50%, en raison d’une hausse de la consommation, précise Géraldo Alves, directeur de la maîtrise d’ouvrage chez
Régaz Bordeaux. Le gaz naturel qui alimente le reste de notre réseau, importé de Russie, de Norvège, des Pays-Bas et d’Algérie, est alors mixé au biométhane pour pourvoir aux pics de consommation.»
Quelle est la part de biométhane dans le réseau de Régaz?
Le biométhane représente environ 1% du gaz du réseau de Régaz, qui alimente 46 communes en Gironde. Avec les projets à venir d’usines de méthanisation dans le département, « l’objectif est d’en distribuer 7 à 10 % d’ici à quatre ans, annonce Geraldo Alves. Sans compter le biométhane en provenance de l’extérieur qui sera injecté dans le réseau de transport du gaz, et qui viendra donc s’ajouter à la production locale.» Médoc Biogaz prévoit aussi de construire une nouvelle unité en juin 2021, également à Saint-Laurent-Médo.
Quels sont les atouts et inconvénients de ces usines de méthanisation ?
Le gaz, produit localement à partir de culture intermédiaire à vocation énergétique et de déchets agricoles, est une énergie 100 % renouvelable, assurent ses promoteurs, Régaz et le Sdeeg. « Elle contribue au développement de l’activité économique des agriculteurs, poursuivent-ils. La filière biométhane participe à l’essor d’une économie circulaire ancrée au coeur du territoire et génère des emplois locaux non délocalisables. » En revanche, ses détracteurs dénoncent des nuisances (bruit, odeurs, trafic de poids lourds). On se souvient aussi que, l’été dernier, le débordement d’une cuve de digestat de la centrale de biogaz de Kastellin (Finistère), avait provoqué une pollution de l’eau, privant d’eau potable quelque 180 000 personnes pendant plusieurs jours.
« La filière participe à l’essor d’une économie circulaire. »
Géraldo Alves, directeur chez Régaz Bordeaux