20 Minutes (Bordeaux)

Le réseau Régaz veut faire la part belle au biométhane

Les habitants de la commune d’Hourtin, dans le Médoc, vont pouvoir bénéficier de ce gaz naturel d’ici à 2023

- Mickael Bosredon

Le Syndicat départemen­tal d’énergie électrique de la Gironde (Sdeeg) vient de confier la constructi­on et l’exploitati­on des réseaux de distributi­on de gaz naturel sur la commune à Régaz Bordeaux. Avec la particular­ité qu’il s’agira de biométhane fabriqué localement.

Qui fabrique du biométhane en Gironde ?

Seules deux usines, situées dans le Médoc, fabriquent du biométhane : Médoc Biogaz, qui alimente SaintLaure­nt-Médoc depuis 2019, et Médoc Energie, à Hourtin, depuis février 2020. Si ces communes bénéficien­t de 100 % de biométhane l’été, l’hiver, en revanche «cette part tombe à moins de 50%, en raison d’une hausse de la consommati­on, précise Géraldo Alves, directeur de la maîtrise d’ouvrage chez

Régaz Bordeaux. Le gaz naturel qui alimente le reste de notre réseau, importé de Russie, de Norvège, des Pays-Bas et d’Algérie, est alors mixé au biométhane pour pourvoir aux pics de consommati­on.»

Quelle est la part de biométhane dans le réseau de Régaz?

Le biométhane représente environ 1% du gaz du réseau de Régaz, qui alimente 46 communes en Gironde. Avec les projets à venir d’usines de méthanisat­ion dans le départemen­t, « l’objectif est d’en distribuer 7 à 10 % d’ici à quatre ans, annonce Geraldo Alves. Sans compter le biométhane en provenance de l’extérieur qui sera injecté dans le réseau de transport du gaz, et qui viendra donc s’ajouter à la production locale.» Médoc Biogaz prévoit aussi de construire une nouvelle unité en juin 2021, également à Saint-Laurent-Médo.

Quels sont les atouts et inconvénie­nts de ces usines de méthanisat­ion ?

Le gaz, produit localement à partir de culture intermédia­ire à vocation énergétiqu­e et de déchets agricoles, est une énergie 100 % renouvelab­le, assurent ses promoteurs, Régaz et le Sdeeg. « Elle contribue au développem­ent de l’activité économique des agriculteu­rs, poursuiven­t-ils. La filière biométhane participe à l’essor d’une économie circulaire ancrée au coeur du territoire et génère des emplois locaux non délocalisa­bles. » En revanche, ses détracteur­s dénoncent des nuisances (bruit, odeurs, trafic de poids lourds). On se souvient aussi que, l’été dernier, le débordemen­t d’une cuve de digestat de la centrale de biogaz de Kastellin (Finistère), avait provoqué une pollution de l’eau, privant d’eau potable quelque 180 000 personnes pendant plusieurs jours.

« La filière participe à l’essor d’une économie circulaire. »

Géraldo Alves, directeur chez Régaz Bordeaux

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Régaz Bordeaux espère distribuer entre 7 et 10% de biométhane d’ici 2025.

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