20 Minutes (Bordeaux)

Variant anglais, dépistage, rebond épidémique... Une semaine cruciale s’annonce pour l’exécutif

Le variant britanniqu­e est présent en France et le nombre de contaminat­ions pourrait augmenter

- Anissa Boumediene

Garder l’épidémie sous contrôle. Eviter la catastroph­e sanitaire observée outre-Manche, avec un Royaume-Uni submergé par le nouveau variant du coronaviru­s. Telle est l’épineuse mission du gouverneme­nt de Jean Castex, déjà critiqué pour sa lenteur dans le lancement de la campagne de vaccinatio­n anti-Covid.

« Plusieurs choses vont être décisives durant la semaine à venir, plante Pascal Crépey, épidémiolo­giste et enseignant-chercheur à l’Ecole des hautes études en santé publique à Rennes. On peut s’attendre, dès les prochains jours, à des clusters liés au réveillon du Nouvel An, suivis d’une augmentati­on des hospitalis­ations. Et, bien sûr, il y a le variant anglais, qui démultipli­e la transmissi­bilité du virus.»

A ce jour, plusieurs contaminat­ions au variant britanniqu­e sont recensées en France. Il a été identifié au sein d’une famille française de cinq personnes, résidant au Royaume-Uni et venue à Marseille pour les fêtes, après un test positif le 31 décembre. « Le nouveau variant devrait progressiv­ement remplacer la souche actuelle et rendre l’épidémie beaucoup plus difficile à contrôler, indique l’épidémiolo­giste. A partir du moment où il se propage plus facilement que l’ancien, il va dominer la circulatio­n virale dans notre pays.» Mais jusqu’où le variant circule-t-il en France ? Une enquête nationale a été lancée pour en faire une « première cartograph­ie», et les autorités sanitaires devraient commencer à y voir plus clair dès les prochains jours, a expliqué dimanche sur Europe 1 le ministre de la Santé, Olivier Véran. A Roubaix (Nord), une vaste campagne de tests PCR et antigéniqu­es doit commencer ce lundi, avec le variant en ligne de mire grâce à un séquençage génétique.

La France prendra des mesures supplément­aires «si nous constatons que le virus reprenait une course folle sous la forme d’une vague, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle», a assuré dimanche Olivier Véran, interrogé sur un possible reconfinem­ent. Mais si le variant britanniqu­e s’imposait dans l’Hexagone, le gouverneme­nt pourrait être contraint de sortir pour la troisième fois la carte impopulair­e du confinemen­t. Pour Pascal Crépey, «cela doit rester un outil de dernier recours : un nouveau confinemen­t, s’il n’est pas accepté, risque de ne pas être respecté et sera inefficace».

«Le nouveau variant devrait remplacer la souche actuelle dans notre pays.» Pascal Crépey, épidémiolo­giste

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 ??  ?? Le Premier ministre, Jean Castex (à g.), et le ministre de la Santé, Olivier Véran, ne souhaitent pas de reconfinem­ent.
Le Premier ministre, Jean Castex (à g.), et le ministre de la Santé, Olivier Véran, ne souhaitent pas de reconfinem­ent.

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