Des partiels compliqués à organiser
En raison de la crise sanitaire, les examens ont lieu, selon les cursus, en présentiel ou en ligne
Des examens du premier semestre forcément différents cette année, en raison de la crise sanitaire. Commencés mi-décembre, ils s’étalent jusqu’à fin janvier selon les facs. « Les modalités de passage sont très variables, certaines universités ayant maintenu le présentiel, lorsque d’autres ont mis en place une formule à distance pour éviter le brassage des étudiants », observe Virginie Dupont, présidente de l’université de Bretagne-Sud. Pour son établissement, elle a décidé de réserver les partiels en présentiel aux étudiants devant valider une licence, une licence professionnelle ou un master à la fin de l’année. Lorsqu’ils se déroulent en présentiel, ce n’est pas toujours dans le respect des gestes barrières, constate Mélanie Luce, présidente de l’Unef : «On a vu des images d’entrée et de sortie de salles d’examen effrayantes, avec trop d’étudiants massés. Il faudrait multiplier les salles d’examen pour diminuer la jauge dans chacune d’elles. Mais, pour cela, il aurait fallu recruter plus d’examinateurs, et le ministère n’a pas fourni de fonds pour le faire.»
Les examens en ligne ne sont pas la panacée non plus. «Surtout ceux qui proposent une évaluation avec des questions à choix multiple, car la triche est plus facile », reconnaît Virginie Dupont. Ce que Laurie, étudiante en deuxième année de droit, a pu observer : « J’ai un groupe Snapchat avec ma promo et, à chaque fois à la fin de l’épreuve, je pouvais voir qu’ils s’étaient envoyé toutes les réponses. C’est injuste pour ceux qui bossent réellement. » Pour éviter cet écueil, des universités privilégient les travaux de réflexion, comme les dissertations. « On évalue davantage les compétences que les savoirs, précise Marie-Cécile Daniel, maîtresse de conférences à Sorbonne université. Et on rappelle aux étudiants que, s’ils se font aider par un proche, ils ne seront pas au niveau l’an prochain. »
Enfin, certains craignent de ne pas être notés à leur juste valeur, comme Tristan : « Les résultats ne sont pas du tout représentatifs de notre niveau et de notre travail. J’ai eu des notes passables alors que je n’ai pratiquement jamais travaillé depuis septembre. » Car, dans beaucoup d’universités, les enseignants font preuve de clémence dans leur notation pour prendre en compte les difficultés de l’enseignement en ligne.
« Les résultats ne sont pas du tout représentatifs de notre niveau. » Tristan, étudiant