20 Minutes (Bordeaux)

Boulangeri­e

Une machine fait son beurre avec des invendus recyclés

- Mickaël Bosredon

Des machines qui se vendent… comme des petits pains. Après une année 2018 de lancement, la start-up bordelaise Expliceat a écoulé, en 2019, 125 de ses crumblers, machines à broyer le pain invendu dans les boulangeri­es pour en faire de la chapelure. « L’année 2020 avait démarré très fort également, puis la crise nous est tombée dessus », rapporte le créateur de l’entreprise, Franck Wallet. L’entreprene­ur est loin d’être abattu pour autant. « Nous avons réfléchi à une nouvelle façon de fonctionne­r. On s’est notamment rendu compte que l’on vendait mieux nos crumblers quand on les mettait d’abord en test chez les boulangers, nous allons donc généralise­r en 2021 des prêts de machine chez les profession­nels de Nouvelle-Aquitaine, pour effectuer une phase de test à grande échelle.

Les boulangers pourront l’essayer pendant un mois, avant de l’acheter. » L’objectif pour Expliceat est de « démocratis­er » sa machine. « Il faut que ça devienne normal d’avoir un crumbler dans sa boulangeri­e » martèle Franck Wallet. Vendu 2 000 € pièce, hors taxes, l’outil s’amortirait en moins d’un an.

Des tonnes de débouchés

L’enjeu pour les boulangers est de valoriser les invendus. « Notre solution est de transforme­r le pain invendu en chapelure, pour soit la vendre telle quelle, soit confection­ner de nouveaux pains ou des recettes sucrées ou salées : cookies, muffins, pâte à pizza… » Ce qui n’empêche pas les établissem­ents de continuer à faire des dons aux associatio­ns. Franck Wallet estime qu’une machine dans une boulangeri­e valorise entre 1 et 1,5 t de pain par an, « si bien que notre impact annuel est de près de 200 t. » Guillaume Devinat, de la boulangeri­e Pomponette à Bordeaux, a été un des tout premiers à s’équiper d’un crumbler, dès 2018. «Je m’en sers essentiell­ement pour refaire du pain, composé de 20 % de chapelure recyclée, explique-t-il. Je fais aussi des pâtisserie­s comme les cookies, les cheesecake­s, mais je n’utilise jamais 100 % de cette chapelure dans mes recettes, car la consistanc­e de la pâte serait trop dure à travailler. Le crumbler ne peut pas tout, et il me reste encore des invendus certains jours. Je ne peux

pas tout recycler car cela nécessite pas mal de manipulati­ons, ce qui pose un problème de temps sachant, qu’on est une petite équipe. »

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Plus d’une tonne de pain pourrait être valorisée par machine, chaque année.

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