Yacine Adli lancé sur la bonne voie pour devenir grand
A 20 ans, il est temps de passer à la vitesse supérieure pour le milieu de terrain. Il aura un rôle essentiel face à Lyon, ce vendredi (21h)
Yacine Adli est ce qu’on pourrait appeler un « attachiant » du football ! Un joueur aussi attachant pour son talent, sa maturité et sa gentillesse que chiant pour son manque de rigueur, de justesse et toute la frustration qui en découle. Bon, le jeune milieu de terrain des Girondins n’a que 20 ans et a encore toute sa carrière devant lui pour ne pas le ranger dès maintenant dans la colonne « intermittent du spectacle ». Mais c’est vrai que depuis son arrivée au club il y a deux ans, c’est un coup oui, un coup non. Lui-même le reconnaît : «J’ai fait de bons matchs, d’autres moins bons, d’autres pas bons du tout.» Mais il est aussi juste de sa part de rappeler les faits : «J’ai commencé par six mois d’adaptation où je n’ai pas énormément joué [six matchs]. Après, on a été arrêtés au bout de six mois avec le Covid [trois buts et trois passes décisives en 21 matchs la saison dernière]. Pour moi, je n’ai toujours pas de saison pleine en professionnel. Je suis toujours dans l’apprentissage.»
«Apprendre le métier»
Alors que finalement Yacine Adli n’a pas vraiment progressé avec Paulo Sousa, son successeur Jean-Louis Gasset a décidé de ne pas le lâcher d’une semelle. Il n’hésite pas à le secouer par les mots ou les gestes, par exemple, en le sortant du terrain contre Reims en décembre après une très mauvaise prestation. Il fait face, pour le moment, à un «joueur assez cyclique qui peut passer de l’excellence au relâchement » en quelques secondes. « Il faut lui apprendre le métier, j’essaye de le faire, estime Gasset. Il lui arrive d’être étonné quand je le reprends, mais il faut être exigeant avec lui, car il a du talent. Il sait qu’il aura des problèmes avec moi s’il se relâche. Le courant alternatif ne suffit pas en professionnel.» Yacine Adli semble bien l’avoir saisi. Il a montré un autre visage ces deux dernières semaines contre Nice et Angers avec deux passes décisives à la clé. L’ex-Parisien commence à récolter les fruits d’un travail de plusieurs mois. Il a pris de l’épaisseur comme l’explique un dirigeant : « Comme d’autres, il suit un programme individualisé. Des programmes proposés par tout le staff médical, mais dont Paulo Sousa ne voulait pas entendre parler. Jean-Louis [Gasset], lui, les a mis en place dès le premier jour.» Résultat des courses, le milieu de terrain «n’explose plus physiquement en cours de match », fait remarquer un membre du staff des Girondins. «Avant, il sortait rincé des matchs, avec des douleurs. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, il y a une vraie amélioration au niveau physique. On peut même parler de métamorphose», ajoute-t-il.
Mais tout n’est pas devenu rose pour autant. La rechute peut vite arriver et Yacine Adli est conscient du défi : « Un bon match, c’est bien. Deux, c’est bien, mais le plus important, c’est de faire dix bons matchs, puis une bonne saison. » C’est l’heure de passer aux actes.