Toutes les clés de Maison du tri
Pour faciliter le tri et le recyclage des meubles, des points de collecte d’un nouveau genre sont apparus chez plusieurs grandes enseignes
Des maisons du tri pour mieux faire le tri dans sa maison. Depuis le mois d’octobre, le programme d’Eco-mobilier propose de nouveaux rendez-vous pour recycler son mobilier.
> Point de collecte sans eux. Si on maîtrise aujourd’hui le tri des emballages en carton et en plastique, on ne sait pas toujours quoi faire de ses vieux bibelots. Avec Eco-mobilier, organisme dédié à la collecte de mobilier usagé, c’est plus simple de s’y retrouver. Il suffit de renseigner sa ville ou son code postal sur maisondutri.fr et on obtient le point de collecte le plus proche de chez soi. En tout, 4 794 lieux de tri sont répartis dans l’Hexagone. Certains sont installés dans des déchetteries, d’autres dans des recycleries, ou encore dans les locaux d’associations comme la CroixRouge ou Emmaüs.
> Un don facilité. Malgré les nombreux lieux de tri, des meubles continuent d’encombrer nos trottoirs. Pour y remédier, Eco-mobilier a lancé un nouveau programme : Maison du tri. Depuis octobre dernier, cinq départements (la Charente-Maritime, la Gironde, l’Illeet-Vilaine, la Meurthe-et-Moselle et le Nord) accueillent jusqu’à fin mars des points de tri dans de grandes enseignes d’ameublement. « C’est un geste facile, le consommateur n’a pas besoin de beaucoup changer ses habitudes », pour recycler ses meubles, souligne Eric Weisman-Morel, directeur du développement à Eco-mobilier. Il suffit de se rendre sur le site de Maison du tri pour savoir quand ont lieu les prochains rendez-vous près de chez soi. En cas de succès, l’opération devrait être généralisée sur tout le territoire français au second trimestre.
> Du vieux buffet à l’oreiller déplumé. Envie de revoir la déco? Bonne nouvelle, avec Maison du tri, vous pouvez déposer vos vieux meubles, bibelots, vaisselle, jeux, matelas ou oreillers etc. Tout est accepté, quels que soient la matière et l’état d’usure de l’objet. Seule exception : les vêtements ne sont pas acceptés, faisant l’objet d’un recyclage à part.
> Objectif zéro déchet. « En France, 40% des objets neufs sortent d’usines française, et elles ont besoin de matières premières », rappelle Eric WeismanMorel. Recycler le mobilier abîmé est donc primordial pour le secteur. Pour Eco-mobilier, l’objectif est clair : atteindre le zéro déchet. On en est déjà près : 874 052 tonnes de meubles usagés ont été recyclées en 2019, selon le dernier rapport annuel de l’organisme, soit 95% du mobilier collecté.
> Un financement participatif. On l’ignore souvent, mais le consommateur paye déjà le recyclage de son mobilier. Comment ? A chaque achat en magasin ou sur Internet d’un meuble neuf. Une petite part du prix d’acquisition, appelée éco-participation, sert à financer la collecte, le tri et le recyclage des buffets et matelas en fin de vie. Le montant est indiqué sur les tickets de caisse et suit un barème national. Il s’élève par exemple à 0,25€ pour une chaise.
> Une deuxième vie... Une fois collectés, les meubles sont triés. Ceux en bon état sont récupérés par des recycleries ou par des associations telles que la CroixRouge. A la recyclerie Grenier d’Envie, à Seclin (près de Lille), « on les revend directement à petit prix », explique le responsable du magasin Pascal Deloux. Donner ses vieux meubles participe d’une « démarche à la fois écologique et solidaire », explique-t-il. Pour le mobilier trop usagé, il est recyclé par matières. Ceux en bois servent par exemple à produire des panneaux de particules.
> ...ou une fin pleine d’énergie. Pour un peu plus d’un tiers (36%) des meubles récupérés, la revente ou le recyclage des matières premières n’est pas possible. Il existe donc une troisième possibilité : la valorisation énergétique. Les éléments d’ameublement sont broyés et transformés en combustible. Cette matière est notamment utilisée pour remplacer le pétrole et alimenter les réseaux de chaleur urbains. Une façon de plus de préserver les ressources naturelles et de se rapprocher un peu plus du 100% recyclé visé pour l’horizon 2023-2025, selon Eric Weisman-Morel.
Donner ses meubles usagés, un geste autant écologique que solidaire.