Pour se former, les signer c’est gagner
Contrat de professionnalisation ou d’apprentissage? L’alternance peut prendre ces deux formes
Pas de répit pour les apprentis. Malgré la situation sanitaire, la formation en alternance se porte bien. 440 000 contrats d’apprentissage ont été signés en 2020 d’après le ministère du
Travail, sans doute boostés par la réforme de l’apprentissage et les aides de l’Etat aux entreprises (8 000 € pour l’embauche d’un alternant majeur et 5 000 € pour un mineur). Il est souvent difficile de faire la distinction entre contrat d’apprentissage et contrat de professionnalisation. Un petit récapitulatif des différences qui subsistent entre les deux
s’impose.
Alternance rime avec rythme intense. C’est en tout cas l’image que véhiculent les formations où l’on jongle entre temps en école, temps en entreprise et devoirs du soir. Christophe Houbert, directeur régional formation à la CCI Hauts-de-France, confirme cette idée, tout en la nuançant : « Le rythme peut être intense, c’est vrai. Mais pour la plupart, ça n’est pas compliqué de faire les transitions entreprise/école. C’est un rythme que les alternants ont choisi, ils sont prêts à s’y engager pleinement. »
« L’alternant n’est pas seul »
Un rythme à assumer donc, avec un cadre conçu pour ces changements réguliers. « Les cours sont bien évidemment adaptés à ces alternances de
L’âge de l’alternant. Aurélien Cadiou est président de l’association nationale des apprentis de France (Anaf). Pour lui, il existe une différence de philosophie entre les deux contrats qui induit des différences pratiques sur la limite d’âge. « Il est possible de faire un contrat de professionnalisation toute la vie, car il dépend de la formation professionnelle continue. Les contrats d’apprentissages, qui dépendent de la formation initiale, sont limités à l’âge de 30 ans, sauf en cas de handicap ou de création d’activité d’entreprise. » Parlons peu, parlons rémunération. Sur la feuille de paye, des différences existent aussi, explique Rachida Soussi, rédactrice en chef adjointe de Studyrama : « En contrat d’apprentissage, le salaire se calcule en fonction de l’âge et de l’année d’étude, il augmente au fur et à mesure. En contrat de professionnalisation, l’alternant démarre plus haut (55% du Smic contre 27% pour l’autre au départ), mais est en revanche soumis aux charges salariales. »
VVrythmes qui peuvent se faire au cours d’une même semaine ou dans le mois. Les devoirs donnés le soir sont plus légers que dans une formation classique », rassure le spécialiste.
Et si par malheur ça coince, pas de panique, « l’alternant n’est pas tout seul », rappelle Christophe Houbert. « Il peut se faire aider par son entreprise et ses collègues. Ce sont de vrais soutiens qui peuvent l’aider à rendre concret un exercice à faire pour l’école, par exemple. Le tuteur et le maître de stage sont aussi là pour accompagner le jeune. Ils sont tous les deux les garants de ce lien si important entre la théorie et la pratique. » Qui fait que l’étudiant qui alterne se transforme in fine en professionnel à temps plein.
Une alternance pour quels résultats? La formation en apprentissage permet de préparer un diplôme d’Etat ou un titre professionnel enregistré au Répertoire national de certification professionnelle (RNCP). Le diplôme peut aller de l’enseignement secondaire (CAP, BEP...) aux études supérieures (BTS, DUT, Master...). Orienté vers la formation continue après l’entrée dans la vie active, le contrat de professionnalisation permet d’obtenir une qualification professionnelle reconnue par l’Etat et/ou la branche professionnelle concernée. Comme pour le contrat d’apprentissage, il peut s’agir aussi bien
VEn contrat de professionnalisation, la rémunération de base est plus élevée mais soumise aux charges salariales.
Deux philosophies : 25% de formation théorique pour l’un, 50% maximum pour l’autre.
d’un diplôme que d’un titre professionnel enregistré au RNCP, mais aussi d’un certificat de qualification professionnelle « qui correspond à une branche de métier spécifique (automobile, informatique…) », précise Rachida Soussi. Sur ce point, le site Francecompetences.fr est une mine d’informations.
Le temps en entreprise. Le nombre d’heures minimum de formation par an change d’un contrat à l’autre. En contrat de professionnalisation, le temps de formation théorique ne doit pas excéder 25% du temps global de formation, avec un minimum de 150 heures par an. La limite est de 50% pour le contrat d’apprentissage, légèrement moins porté sur le côté professionnalisant que le premier.
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