20 Minutes (Bordeaux)

Pour se former, les signer c’est gagner

Contrat de profession­nalisation ou d’apprentiss­age? L’alternance peut prendre ces deux formes

- A.C.D. Antoine Coste Dombre

Pas de répit pour les apprentis. Malgré la situation sanitaire, la formation en alternance se porte bien. 440 000 contrats d’apprentiss­age ont été signés en 2020 d’après le ministère du

Travail, sans doute boostés par la réforme de l’apprentiss­age et les aides de l’Etat aux entreprise­s (8 000 € pour l’embauche d’un alternant majeur et 5 000 € pour un mineur). Il est souvent difficile de faire la distinctio­n entre contrat d’apprentiss­age et contrat de profession­nalisation. Un petit récapitula­tif des différence­s qui subsistent entre les deux

s’impose.

Alternance rime avec rythme intense. C’est en tout cas l’image que véhiculent les formations où l’on jongle entre temps en école, temps en entreprise et devoirs du soir. Christophe Houbert, directeur régional formation à la CCI Hauts-de-France, confirme cette idée, tout en la nuançant : « Le rythme peut être intense, c’est vrai. Mais pour la plupart, ça n’est pas compliqué de faire les transition­s entreprise/école. C’est un rythme que les alternants ont choisi, ils sont prêts à s’y engager pleinement. »

« L’alternant n’est pas seul »

Un rythme à assumer donc, avec un cadre conçu pour ces changement­s réguliers. « Les cours sont bien évidemment adaptés à ces alternance­s de

L’âge de l’alternant. Aurélien Cadiou est président de l’associatio­n nationale des apprentis de France (Anaf). Pour lui, il existe une différence de philosophi­e entre les deux contrats qui induit des différence­s pratiques sur la limite d’âge. « Il est possible de faire un contrat de profession­nalisation toute la vie, car il dépend de la formation profession­nelle continue. Les contrats d’apprentiss­ages, qui dépendent de la formation initiale, sont limités à l’âge de 30 ans, sauf en cas de handicap ou de création d’activité d’entreprise. » Parlons peu, parlons rémunérati­on. Sur la feuille de paye, des différence­s existent aussi, explique Rachida Soussi, rédactrice en chef adjointe de Studyrama : « En contrat d’apprentiss­age, le salaire se calcule en fonction de l’âge et de l’année d’étude, il augmente au fur et à mesure. En contrat de profession­nalisation, l’alternant démarre plus haut (55% du Smic contre 27% pour l’autre au départ), mais est en revanche soumis aux charges salariales. »

VVrythmes qui peuvent se faire au cours d’une même semaine ou dans le mois. Les devoirs donnés le soir sont plus légers que dans une formation classique », rassure le spécialist­e.

Et si par malheur ça coince, pas de panique, « l’alternant n’est pas tout seul », rappelle Christophe Houbert. « Il peut se faire aider par son entreprise et ses collègues. Ce sont de vrais soutiens qui peuvent l’aider à rendre concret un exercice à faire pour l’école, par exemple. Le tuteur et le maître de stage sont aussi là pour accompagne­r le jeune. Ils sont tous les deux les garants de ce lien si important entre la théorie et la pratique. » Qui fait que l’étudiant qui alterne se transforme in fine en profession­nel à temps plein.

Une alternance pour quels résultats? La formation en apprentiss­age permet de préparer un diplôme d’Etat ou un titre profession­nel enregistré au Répertoire national de certificat­ion profession­nelle (RNCP). Le diplôme peut aller de l’enseigneme­nt secondaire (CAP, BEP...) aux études supérieure­s (BTS, DUT, Master...). Orienté vers la formation continue après l’entrée dans la vie active, le contrat de profession­nalisation permet d’obtenir une qualificat­ion profession­nelle reconnue par l’Etat et/ou la branche profession­nelle concernée. Comme pour le contrat d’apprentiss­age, il peut s’agir aussi bien

VEn contrat de profession­nalisation, la rémunérati­on de base est plus élevée mais soumise aux charges salariales.

Deux philosophi­es : 25% de formation théorique pour l’un, 50% maximum pour l’autre.

d’un diplôme que d’un titre profession­nel enregistré au RNCP, mais aussi d’un certificat de qualificat­ion profession­nelle « qui correspond à une branche de métier spécifique (automobile, informatiq­ue…) », précise Rachida Soussi. Sur ce point, le site Francecomp­etences.fr est une mine d’informatio­ns.

Le temps en entreprise. Le nombre d’heures minimum de formation par an change d’un contrat à l’autre. En contrat de profession­nalisation, le temps de formation théorique ne doit pas excéder 25% du temps global de formation, avec un minimum de 150 heures par an. La limite est de 50% pour le contrat d’apprentiss­age, légèrement moins porté sur le côté profession­nalisant que le premier.

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Christophe Houbert, de la CCI Formation Hauts-de-France.

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