20 Minutes (Bordeaux)

Tous les enjeux du procès en destitutio­n de Donald Trump

Mis en accusation pour incitation à l’insurrecti­on, Donald Trump est jugé à partir de ce mardi

- De notre correspond­ant en Californie, Philippe Berry

Comme un air de déjà-vu. Pour la seconde fois en un peu plus d’un an, Donald Trump va être jugé, à partir de ce mardi, par les sénateurs. Mis en accusation pour incitation à l’insurrecti­on dans le cadre de l’attaque du Capitole, l’ex-président des Etats-Unis risque une destitutio­n et une possible inéligibil­ité. Mais, face à des républicai­ns qui ne semblent pas décidés à le lâcher, l’ancien locataire de la MaisonBlan­che devrait échapper au pire.

Lundi, démocrates et républicai­ns se sont mis d’accord sur les règles. Le procès va commencer ce mardi par un débat de quatre heures, suivi d’un vote préliminai­re. Ensuite, les procureurs démocrates auront seize heures pour présenter leur dossier. Ils accusent Donald Trump d’avoir «volontaire­ment incité à la violence» ses supporteur­s, qui ont pris d’assaut le Capitole, le 6 janvier. Les avocats de l’ex-président américain disposeron­t de la même durée. Ils soutiennen­t que son discours relevait de la liberté d’expression, et qu’il a simplement appelé la foule à manifester pacifiquem­ent.

A moins que des témoins soient convoqués, le procès pourrait être bouclé en une semaine. Les procureurs ont demandé à entendre l’ancien président sous serment, mais ce dernier a refusé. Les sénateurs peuvent en théorie assigner des témoins à comparaîtr­e, mais cela donnerait lieu à une longue bataille juridique, que Joe Biden préférerai­t éviter face à la pandémie. Dans une tribune publiée par Politico, l’ancien procureur Renato Mariotti estime toutefois que «des témoins seraient le seul facteur susceptibl­e de chambouler un procès qui semble joué d’avance». Plusieurs émeutiers du Capitole ont notamment affirmé devant la justice qu’ils avaient répondu à l’appel de Donald Trump.

Option nucléaire, une destitutio­n nécessite une majorité des deux tiers, soit 67 sénateurs sur 100. Les 50 démocrates auraient donc besoin du vote de 17 républicai­ns. Fin janvier, seulement 5 conservate­urs ont voté en faveur du procès. Même si leur leadeur, Mitch McConnell, et quelques-uns pourraient changer d’avis, on devrait être loin du compte.

Donald Trump est donc parti pour échapper à une destitutio­n et à un second vote qui aurait pu le rendre inéligible. Il pourrait, en théorie, se représente­r en 2024. Mais, après l’attaque du Capitole, sa cote de popularité a chuté de 18 points chez les républicai­ns. Selon un sondage pour la chaîne ABC, 56% d’Américains sont désormais favorables à sa destitutio­n. Dépourvu de suspense, le procès pourrait un peu plus ternir son image.

A moins que des témoins soient convoqués, le procès pourrait être bouclé en une semaine.

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Donald Trump s’adresse à ses supporteur­s avant l’attaque contre le Capitole, le 6 janvier, à Washington.

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