20 Minutes (Bordeaux)

Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il renoncé à supprimer l’ENA?

- Delphine Bancaud

Pour finir, la vieille dame de 76 ans ne va pas mourir. Au moment de la crise des « gilets jaunes », Emmanuel Macron avait envisagé de supprimer l’ENA (Ecole nationale d’administra­tion). La prestigieu­se institutio­n perdurera. Mais elle va davantage ouvrir ses portes. Jeudi, à Nantes (Loire-Atlantique), le président de la République a promis que 1 000 places supplément­aires seraient créées dans les « prépas Talents », des classes préparatoi­res préparant aux concours des grandes écoles de la fonction publique, consacrées à des jeunes d’origines sociales ou de zones géographiq­ues défavorisé­es.

Car, depuis des années, l’ENA est désignée comme un symbole de l’élitisme à la française, et son recrutemen­t est critiqué. Alors pourquoi le chef de l’Etat n’a-t-il pas décidé de la remplacer par une école de services publics ? « Notre pays a besoin de hauts fonctionna­ires qu’il faut former, estime Boris Walbaum, cofondateu­r de l’associatio­n Article 1, qui lutte en faveur de l’égalité des chances. Le problème, ce n’est pas l’existence de cette école, mais qu’elle ne soit pas assez ouverte socialemen­t.» Selon l’énarque, la création de places supplément­aires dans les classes préparatoi­res intégrées est une démarche plus utile : «On rapproche les candidats de la ligne d’arrivée, en leur proposant une prépa de deux ans avec un tutorat.» Daniel Keller, président de l’associatio­n des anciens élèves de l’ENA, ajoute : «Et l’on conserve le principe de méritocrat­ie républicai­ne. »

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