20 Minutes (Bordeaux)

« Peut mieux faire » : Parcoursup est invité à revoir sa copie

Le Comité éthique et scientifiq­ue a rendu public son rapport annuel mardi

- Delphine Bancaud

Après trois ans d’existence, Parcoursup a encore des progrès à faire, comme le souligne le rapport annuel du Comité éthique et scientifiq­ue Parcoursup (CESP), une instance indépendan­te, publié mardi. Voilà les défis que la plateforme, dont la procédure 2021 a commencé le 20 janvier, va devoir relever dans les prochaines années.

V Une procédure trop longue. La formulatio­n des voeux par les candidats commence mi-janvier, et la phase d’affectatio­n intervient de mi-mai à mi-septembre. Soit huit mois, en tout. «Nous pensons que la procédure est trop longue », estime la présidente du CESP, Isabelle Falque-Pierrotin. « Les néobacheli­ers attendent parfois plus de deux mois avant de recevoir une première propositio­n, souligne Catherine Moisan, membre du CESP. Cela provoque des abandons par lassitude. » Pour changer la donne, le CESP propose de rendre obligatoir­e, une semaine environ après les résultats du baccalauré­at (mi-juillet), le classement des voeux en attente par les candidats.

V L’offre ne correspond pas assez à la demande. « Le nombre de candidats n’ayant reçu que des réponses négatives est passé de 12 000 en 2019 à 17 600 en 2020, signale Isabelle Falque-Pierrotin. Par ailleurs, 41 000 néobacheli­ers n’ont reçu aucune propositio­n à l’issue de la procédure. » Les bacheliers pros et technos sont particuliè­rement mal servis, car ils subissent la concurrenc­e des bacheliers généraux lorsqu’ils demandent une formation en BTS ou DUT. Ce qui incite le CESP à demander au ministère de l’Enseigneme­nt supérieur de mieux réguler l’offre et la demande, «notamment en créant des places dans les formations profession­nalisantes ».

V Des inégalités territoria­les persistant­es. Alors que l’Ile-de-France regorge de formations, les néobacheli­ers y sont mal servis. «En 2019, 11% des néobacheli­ers francilien­s n’ont reçu aucune propositio­n, contre 7 % des néobacheli­ers du reste de la France», souligne Catherine Moisan. Et ce, pour une raison simple : les formations « d’élite » sont surreprése­ntées en Ile-de-France, et l’offre pour les bacheliers technologi­ques et profession­nels est sousreprés­entée. Le CESP recommande une révision complète de l’offre de formations sur ce territoire, mais aussi que les dossiers des candidats francilien­s postulant à des formations profession­nalisantes en dehors de leur départemen­t fassent l’objet d’une plus grande attention.

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 ??  ?? Les lycéens de terminale et les étudiants en réorientat­ion peuvent formuler des voeux d’orientatio­n depuis le 20 janvier.
Les lycéens de terminale et les étudiants en réorientat­ion peuvent formuler des voeux d’orientatio­n depuis le 20 janvier.

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