20 Minutes (Bordeaux)

« Cet album est une revanche sur moi-même »

L’album solo de Kimberose pourrait devenir l’un des succès de cette année

- Propos recueillis par Fabien Randanne

Back On My Feet est le parfait antidote à la morosité ambiante. En plus de réchauffer l’hiver glacial, le titre incite à découvrir l’univers soul de Kimberose, Kimberly Rose Kitson Mill à l’état civil, et à plonger dans son album Out, sorti en début d’année.

Cet album est-il celui du renouveau ? C’est un album d’émancipati­on. C’est mon premier en tant qu’artiste solo. Il raconte les dernières années de ma vie et se tourne vers l’avenir. Pour moi, il est encore plus authentiqu­e que le premier. C’est l’album de la délivrance. Dans quel sens faut-il comprendre son titre, « Out » ?

« Out », c’est littéralem­ent le dehors. L’extérieur, c’est plein de promesses, il peut se passer un grand nombre de choses, une foule de rencontres. Je trouve aussi intéressan­t le sens du « coming-out », qui désigne le moment où une personne décide de dire qui elle est aux gens qui l’entourent. Je me montre davantage telle que je suis. Et puis, quand on dit « I’m out ! » en jouant aux cartes, ça veut dire « Je me retire ». C’est une manière de tirer ma révérence aux membres du groupe et de prendre mon indépendan­ce.

C’est une sorte de revanche ?

Oui, mais une revanche sur moimême. C’est moi qui me suis empêchée, beaucoup. Quand on prend conscience de ça, on se dit : « Plus jamais ! »

Vous avez participé à « Nouvelle Star » sur M6, en 2013. Quel regard portez-vous sur cette période ?

Les journalist­es en parlent, mais sinon tout le monde aurait oublié. Je suis passée inaperçue lors de cette saison. Je venais d’avoir un petit garçon, je pesais 20 kg de plus, je n’étais pas bien dans ma peau et, artistique­ment, je n’étais pas établie. Ce n’est que quelques années plus tard qu’on a créé ce groupe, Kimberose. J’ai la sensation de savoir où je veux aller, mais ça a été un long parcours, et ce n’est certaineme­nt pas « Nouvelle Star » qui m’y a aidée.

Kimberose était le nom de votre groupe, vous avez hésité à en changer pour cet album en solo ? C’est mon groupe, on l’a construit sur mes prénoms. Pour être tout à fait honnête, j’ai été dans ce groupe par loyauté envers les personnes dont j’étais proche. Il y avait le père de mon fils et l’autre membre était un ami de longue date. Peut-être aussi que j’avais peur, parce que, parfois, être en groupe, c’est rassurant. Défendre la musique soul, en France, c’est un défi ? C’est un challenge, oui. Ce n’est pas une musique évidente en France, elle ne fait pas partie de l’héritage culturel français. Il y a, parmi ceux qui me suivent, des aficionado­s de soul music et de jazz, mais je remarque qu’il y a aussi des personnes qui écoutent d’autres choses et qui découvrent cet univers à travers mon projet. Pour moi, c’est une grande fierté.

«C’est un challenge de défendre la musique soul en France. »

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