20 Minutes (Bordeaux)

Le Losc pourra s’appuyer sur son contingent turc

Emmené par ses joueurs turcs, Lille affronte l’Ajax en Ligue Europa ce jeudi

- A Lille, François Launay

Que deux sur le terrain, mais des milliers devant le poste, à soutenir le Losc, ce jeudi en Ligue Europa face à l’Ajax Amsterdam. Avec la présence de leurs compatriot­es Yazici, Celik et Yilmaz (ce dernier ne jouera pas face aux Bataves), les Turcs se prennent de passion pour le club nordiste. « Toute la Turquie regarde le Losc », sourit Ibrahim Alci, président de l’associatio­n Franco-Turcs du Nord.

En lien avec la communauté

Mais il n’y a pas qu’au pays que les Turcs du Losc bénéficien­t d’une grosse cote d’amour. Dans le Nord, la communauté franco-turque est très imposante, avec pas moins de 15 000 personnes. Un héritage culturel qui date des années 1970. « A cette époque, les industries textiles de Roubaix, Tourcoing ou encore Wattrelos faisaient travailler beaucoup de monde, indique Ibrahim Alci. Les Turcs ont été invités pour reconstrui­re la France, mais ont eu beaucoup de mal à s’intégrer, car ils ne parlaient pas la langue. Aujourd’hui, on en est à la troisième génération. » Parmi eux, beaucoup sont fans de foot. Du coup, quand le Losc a commencé à recruter au pays, les joueurs ont été accueillis les bras ouverts. « Zeki [Celik, arrivé le premier en 2018] est très réservé, raconte le président de l’associatio­n. Yusuf [Yazici] est plus jovial, plus ouvert. Quant à Burak [Yilmaz], c’est le kral (le roi), comme on l’appelle en Turquie. Il a énormément d’expérience et il guide les deux autres. Il y a un grand respect pour lui. Il est considéré comme leur grand frère, leur capitaine. »

Surpris de l’importance de la communauté turque dans le Nord, les trois pros ont été aidés dans leurs différente­s démarches, comme la recherche d’une maison, d’un coiffeur ou d’un bon resto. Avant la fermeture des stades au public, ils étaient entre 300 et 500 supporters d’origine turque à se rendre au stade pour encourager leurs protégés. En retour, les joueurs lillois participen­t aussi à la vie de la communauté : manifestat­ions culturelle­s, entraîneme­nts dans des clubs de la métropole, séances de dédicaces... « Ce sont des gens qui savent d’où ils viennent et ont conscience de la chance qu’ils ont eue, relève Ibrahim Alci . Ils aident beaucoup de gens, mais ils ne le montrent pas. »

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Yilmaz (à g.) et Yazici sont venus garnir la communauté turque dans le Nord.

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