20 Minutes (Bordeaux)

Le brassage social des élèves «a des effets positifs sur eux»

- Propos recueillis par Delphine Bancaud

Lutter contre le déterminis­me géographiq­ue et social au collège. C’est le but d’une expériment­ation conduite à Paris, dans six établissem­ents. L’Institut des politiques publiques publie ce jeudi une étude qui tire un bilan positif sur le sujet. Un de ses auteurs, Julien Grenet, chercheur au CNRS, en analyse les enseigneme­nts.

La ségrégatio­n scolaire augmente-t-elle à Paris ?

Oui, depuis une vingtaine d’années, on assiste à une lente augmentati­on des élèves qui quittent le public pour être scolarisés dans le privé, dans le but d’éviter les collèges « ghettos ». Au début des années 2000, 29% des collégiens étaient scolarisés dans le privé, ils sont 35 % aujourd’hui.

Est-ce pour cette raison que Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’Education, a lancé cette expériment­ation de secteurs multi-collèges en 2017 ?

Son but a été de fusionner les secteurs de collèges publics géographiq­uement proches, mais qui accueillai­ent, avant l’expériment­ation, des élèves d’origines sociales très différente­s.

Avez-vous pu mesurer si la mixité jouait sur la réussite des élèves ?

Les retours des équipes pédagogiqu­es nous font déjà part d’effets positifs sur eux. Si on affecte les élèves relégués dans des ghettos dans des établissem­ents plus mixtes, ils gagnent confiance en eux et sont moins souvent enclins au fatalisme social.

Newspapers in French

Newspapers from France