«Tendre la main à des jeunes qui se noient»
Alors que les questions liées à un revenu universel suscitent de plus en plus d’intérêt chez les responsables politiques, Boris Vallaud (photo), député PS des Landes, défendra ce jeudi, à l’Assemblée nationale, la création d’un « minimum jeunesse ». Il en présente les contours à 20 Minutes.
Vous proposez une réforme du RSA et de la prime d’activité pour créer un revenu de base accessible à partir de 18 ans. La perception de l’opinion a-t-elle évolué sur ces questions ?
Chacun voit, tous les soirs, des jeunes faire la queue devant les banques alimentaires et s’enfoncer dans la précarité. Face à cette réalité brutale, la perception a effectivement changé. Notre proposition de «minimum jeunesse» vise à tendre la main à des jeunes qui se noient, pour les aider à sortir de cette crise mais aussi à s’inventer un avenir. Ce projet constituerait des dépenses publiques supplémentaires. Comment le financer ?
Un certain nombre d’études documentaires montrent que le coût de la pauvreté est supérieur au coût de politiques de lutte contre la pauvreté. Cette proposition de loi, c’est un investissement dans l’avenir dont le coût global, que nous estimons à 20 milliards par an au maximum, sera profitable à l’ensemble de la société. Ce montant serait financé notamment par la fiscalité sur les multinationales qui, aujourd’hui, ne paient pas leurs impôts, ou encore une taxe sur les très grosses successions qui consistent en la transmission d’une rente. Souhaitez-vous que cette proposition d’un revenu de base soit au programme du ou de la candidate qui sera soutenue par le PS en 2022 ? Oui, bien sûr, je le souhaite, et je pense que ce sera le cas.