Quel avenir pour le Hirak ?
Les manifestations en Algérie du mouvement du Hirak avaient poussé le président Abdelaziz Bouteflika à la démission en 2019. Lundi, deux ans après le début du mouvement, des milliers d’Algériens ont réinvesti les rues du pays. « Nous ne sommes pas venus pour l’anniversaire [du Hirak], nous sommes venus pour que vous partiez », pouvait-on entendre à Alger. De quoi dissiper tout doute : qu’importe le passé, il est ici question d’avenir. Mais le Hirak peut-il persister ?
Pour Saad Khiari, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de l’Algérie, « le Hirak peut atteindre ses objectifs s’il ne cède pas aux inévitables entreprises de séduction et de division que le pouvoir actuel tentera de mettre en place. » Khadija MohsenFinan, chercheuse associée à l’Iris et spécialiste du Maghreb, plaide pour la mise en place d’un projet « qui puisse répondre aux attentes de la population. Si le Hirak arrive à présenter une réelle organisation et un projet meilleur que celui du gouvernement, alors il l’emportera. »