20 Minutes (Bordeaux)

Faut-il à tout prix chercher un repreneur local?

Le destin de Bordeaux et Nantes intéresse plusieurs personnali­tés

- A Bordeaux, Clément Carpentier et à Nantes, David Phelippeau

Les supporteur­s français adorent le détester. Pourtant, ils rêvent tous d’avoir leur propre Jean-Michel Aulas. Un entreprene­ur local, fou de son club et loin des fonds étrangers. A Nantes et Bordeaux, deux clubs en crise, on en rêve un peu plus qu’ailleurs. Avant de se retrouver à la Beaujoire, samedi (13h), pour un match capital dans la course au maintien, les Girondins (15es) comptent cinq points d’avance sur les Canaris, barragiste­s, à trois journées de la fin du championna­t. Depuis l’annonce du désengagem­ent de King Street, il y a deux semaines, la mairie et la métropole de Bordeaux font tout ce qui est possible pour peser sur le choix du repreneur. «Ça nous plairait d’avoir un gars du coin, confie un proche de l’édile écologiste, Pierre Hurmic. Ce serait plus simple car il connaîtrai­t tout l’environnem­ent. » Mais acheter, puis faire vivre un club de la dimension de Nantes ou Bordeaux en 2021 coûte plusieurs dizaines de millions d’euros rien qu’à l’achat. Dans la cité des Ducs, certains sponsors se sont fédérés pour préparer l’après Kita. Des entreprise­s régionales ont été sondées, mais les incertitud­es concernant les droits TV et le sort sportif du FC Nantes n’aident pas. « On pourrait réunir 10-15 millions d’euros, mais ce n’est pas suffisant pour racheter un club comme le

FC Nantes [dont le déficit serait d’au moins 40 millions en fin de saison] », confiait Philippe Plantive, dirigeant de l’entreprise Proginov, au Courrier du Pays de Retz, début avril. Plus au sud, les dossiers « locaux » fleurissen­t avec le départ de King Street. Mais des doutes subsistent sur des candidats, sachant que les Girondins ont un déficit de près de 100 millions d’euros.

Pour Luc Dayan, qui a participé à plusieurs rachats, ce scénario « est possible avec des clubs de taille moyenne ou de L2, mais beaucoup plus compliqué avec de très gros clubs ». A défaut d’un actionnari­at 100% local, le souhait de la mairie de Bordeaux serait de voir un attelage mixte entre locaux et étrangers reprendre le club. Même chose du côté des Canaris, où Philippe Plantive et ses acolytes ont en tête cette idée de partage avec un actionnair­e majoritair­e provenant d’un fonds étranger.

Autre difficulté, pour un repreneur local associé à d’autres investisse­urs, la gouvernanc­e. « Il faut que les actionnair­es sachent rester à leur place », rappelle Luc Dayan. Et on ne parle même pas de l’intégratio­n d’un actionnari­at populaire comme le prônent certains candidats au rachat des Girondins. Pour l’un des potentiels repreneurs des Marine et Blanc, « réussir à gouverner dépend beaucoup du profil des investisse­urs, car chacun doit comprendre tout de suite quelle est sa place dans le projet ».

« Un repreneur local, c’est beaucoup plus compliqué avec de très gros clubs. » Luc Dayan, dirigeant français

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Waldemar Kita et Frédéric Longuépée, à la tête de Nantes et de Bordeaux.
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