Un rendez-vous en terres inconnues
Romain Bardet va disputer le Giro vec sa nouvelle équipe DSM
Entre sa curiosité naturelle et son attachement aux personnes qui lui ont permis de grandir et se réaliser, Romain Bardet a longtemps été tiraillé. Mais, à l’été 2020, il a fini par trancher. A 29 ans (30 depuis novembre), le coureur français s’est décidé à quitter AG2R, son équipe de toujours, pour tenter l’aventure à l’étranger. Direction l’Allemagne, et la Sunweb, devenue à l’intersaison la DSM. C’est sous ces nouvelles couleurs qu’il va découvrir le Tour d’Italie, dont le départ est donné samedi.
Mikaël Cherel,
De l’autre côté des Alpes, Romain Bardet va avoir un premier aperçu de ce que peut lui apporter cette nouvelle vie. L’Auvergnat, qui passe désormais bien plus de temps loin de la maison familiale, a changé d’entraîneurs, de méthodes de travail, d’alimentation, de matériel. Il a notamment été beaucoup question de ses vélos de route et de contre-la-montre, ainsi que de sa position sur ses machines. Essais et études avec des logiciels dernière génération à l’appui. La DSM ne laisse rien au hasard. « C’est très différent de ce que je connaissais jusqu’alors, remarquait-il dans L’Equipe. Tu sens que tu fais partie d’une grande équipe. » Il ne faut y voir aucune méchanceté vis-à-vis de son ancien employeur. Simplement la satisfaction de trouver ce qu’il était venu chercher.
« C’est un choix cohérent, estime son complice Mikaël Cherel. Il a toujours été avide de nouvelles approches. C’est un coureur qui cherche perpétuellement à s’accomplir et à relever de nouveaux défis. Il aurait été frustré de finir sa carrière chez AG2R sans avoir connu ce qui se passe à côté. » Ce besoin d’autre chose était dans l’air depuis quelque temps. Deuxième du Tour de France en 2016, troisième l’année suivante, il semblait ces deux-trois dernières saisons engoncé dans ce rôle obsessionnel de leadeur sur la Grande Boucle dont il ne voulait plus vraiment. Ou plutôt, qui lui imposait trop de contraintes.
Le retrouver au départ de ce Giro, dans un rôle important, tout en laissant la lumière à l’Australien Jai Hindley, 2e de la dernière édition, va dans ce sens. « Romain est un coureur d’instinct, explique Cherel. Il a passé beaucoup de temps à compter les secondes. Et il a pu perdre ce côté spontané, porté sur l’attaque. Le Giro est une course spectaculaire, beaucoup moins bridée que le Tour. Cela laisse plus de place aux aléas, à beaucoup d’instinct. » Tout ce qui convient à Bardet.
« Romain est un coureur qui cherche à relever de nouveaux défis. » ex-coéquipier