20 Minutes (Bordeaux)

Eurovision

Hooverphon­ic mise sur sa sobriété «très belge » pour briller

- Propos recueillis par Fabien Randanne

Ce n’est pas parce que leur chanson s’intitule The Wrong Place (« Au mauvais endroit») que Hooverphon­ic est un intrus à l’Eurovision. Ce mardi, le groupe, dont Alex Callier est le cofondateu­r et bassiste, défendra les chances de la Belgique lors de la première demi-finale, retransmis­e en direct sur France 4 dès 21 h.

Votre mise en scène est très sobre, plutôt élégante. Vouliez-vous quelque chose d’intimiste ?

Oui, c’était important pour nous. La raison pour laquelle on a décidé de participer à l’Eurovision, c’est qu’on avait l’impression que, ces cinq dernières années, les chansons étaient revenues au centre du concours. Il y a de la place pour des artistes comme Salvador Sobral [Portugal], qui a gagné en 2017. Ce qui prime, pour nous, c’est la voix de Geike [Arnaert]. Elle doit être au centre de notre univers, et c’est pour ça que, sur la scène, elle est littéralem­ent au milieu, entourée par les musiciens. C’est sobre, mais cette atmosphère est très belge.

Quand on est un groupe connu comme Hooverphon­ic, n’y a-t-il pas une crainte de concourir à l’Eurovision ?

Non, je ne crois pas. On a dit au diffuseur belge [la chaîne VRT] qu’on participer­ait seulement si l’on pouvait rester 100% Hooverphon­ic. La chaîne a accepté de nous laisser le contrôle. Même si notre chanson, The Wrong Place, n’avait pas concouru, elle aurait quand même été le premier single de notre nouvel album. Quand on était jeunes, il fallait choisir un camp : tu étais alternatif ou commercial. Les jeunes d’aujourd’hui peuvent aller à un concert très undergroun­d un jour et, le lendemain, ils sont dans un club en train de danser sur de la musique électroniq­ue très mainstream. On aime bien ce changement, parce qu’on est un groupe éclectique et on apprécie de vivre dans un monde éclectique.

Redoutez-vous de ne pas vous qualifier pour la finale, ou est-ce que vous vous dites : « On fait notre musique et advienne que pourra » ?

Si Geike chante parfaiteme­nt et que tout va bien, on sera contents. On veut une bonne prestation, le reste n’est pas dans nos mains. On ne peut pas avoir de contrôle là-dessus, alors on essaie de ne pas trop y penser. On doit être relax, s’amuser. Si tu ne t’amuses pas, tu ne peux pas livrer une bonne performanc­e.

Votre album Hidden Stories, sorti début mai, est-il né d’un élan de liberté que vous souhaitiez pour conjurer ce qu’impliquait la pandémie ?

Oui, mais on a aussi eu beaucoup de chance, je trouve. Le fait de pouvoir participer à l’Eurovision, de faire un album, ça nous occupait. C’est important pour l’esprit. On était vraiment dans une bulle, on a pu réfléchir à l’écriture des chansons. Contrairem­ent à d’autres musiciens auxquels j’ai parlé, je n’avais pas de panne d’inspiratio­n. La musique, c’est ma thérapie.

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 ??  ?? (De g. à dr.) Raymond Geerts, Geike Arnaert et Alex Callier, de Hooverphon­ic.
(De g. à dr.) Raymond Geerts, Geike Arnaert et Alex Callier, de Hooverphon­ic.

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