Avec le défi Cube, les entreprises roulent à l’antigaspillage
Cube est une compétition qui met au défi les entreprises de chasser le gaspillage
Faire le plus possible pour viser le moins… C’est la règle d’or pour rafler la mise à Cube, le championnat de France des économies d’énergie. Depuis 2014, ce concours met chaque année au défi les entreprises et administrations de réduire au maximum, sur douze mois, les consommations d’énergie dans leurs bureaux. « C’est bien, les plans stratégiques, les PowerPoint, les certifications…, énumère Cédric Borel, directeur de l’Institut français de la performance énergétique du bâtiment [Ifpeb], qui organise ce championnat. Il y en a plein dans l’immobilier de bureau, notamment dans ce but d’aller vers des bâtiments plus sobres. Mais il manquait un outil de terrain pour que toutes les équipes s’emparent de ces textes et se lancent concrètement dans la chasse au gaspillage d’énergie. »
Quoi de mieux que de passer par le jeu, sous la forme d’une compétition ? « Avec ses ligues, ses capitaines d’équipe, un classement actualisé tous les mois, ses arbitres pour vérifier les performances annoncées, une cérémonie de remise des prix », présente Cédric Borel. Pour la première édition, 74 bâtiments étaient en lice. Cube en réunissait 260 pour la saison 2020 et compte déjà 300 inscrits pour la prochaine, qui commencera en septembre.
Chauffage, éclairage et eau
A côté des entreprises, il y aura cette année un championnat des villes, un autre des campus universitaires et un autre des entrepôts logistiques. Pour tous, la règle est la même : réduire le plus possible les consommations énergétiques des sites « sans transformations lourdes». Cela laisse trois principaux leviers pour agir : le chauffage, l’éclairage et les équipements électroniques, et enfin l’eau chaude. En moyenne, les participants à l’édition 2020 ont réduit de 17,4 % leur consommation, pour une économie totale de 72 GW et 7 483 t équivalent CO2 non émises. Forcément, la pandémie de Covid-19, en vidant les bureaux une bonne partie de l’année 2020, y est pour quelque chose. «Mais son influence est restée limitée, de l’ordre de 2 à 4 points », estime-t-on à l’Ifpeb.
A noter que cette quête de sobriété sera bientôt obligatoire dans les bâtiments du tertiaire, avec l’entrée en vigueur de la loi Elan. « Il leur faudra réduire d’au moins 40 % leurs consommations d’énergie d’ici à 2030 par rapport à 2010 », rappelle Cédric Borel.