20 Minutes (Bordeaux)

Soif de libertés

Se faire une terrasse, un resto ou une virée shopping... Ce mercredi marque la levée de certaines restrictio­ns dans la lutte contre le Covid-19.

- Thibaut Le Gal

Le bout du tunnel ? Après de longs mois de restrictio­ns liées au Covid19, la France entame ce mercredi une première étape du déconfinem­ent. Les cinémas, théâtres et musées rouvrent après deux cents trois jours de fermeture, en respectant des jauges de fréquentat­ion. Les Français pourront se retrouver autour d’un verre en terrasse, du moins jusqu’à 21 h, nouvel horaire du couvre-feu (lire aussi p.3 et p.10). « On voit que les signaux sont au vert, et ça démontre que le président de la République a eu raison dans ce calendrier, s’est félicité lundi, sur RTL, Gabriel Attal, le porte-parole du gouverneme­nt. Ça donne tort à tous les prophètes de malheur. » Fin avril, l’exécutif était accusé de ne pas prendre des mesures assez strictes face au variant anglais, qui a entraîné 43 000 décès depuis le début de l’année. « Les Français ont été responsabl­es, et les indicateur­s en baisse donnent raison à Emmanuel Macron », souligne-t-on au cabinet de Gabriel Attal. Ces réouvertur­es s’opèrent dans un contexte de net recul de l’épidémie au niveau national, avec un taux d’incidence de 142 cas pour 100 000 habitants sur sept jours, contre plus de 400 début avril. Même décrue à l’hôpital, où le nombre de malades du Covid-19 était inférieur à 23 000 lundi, au plus bas depuis octobre, et dans les services de réanimatio­n, avec 4 190 patients.

Une preuve que le pari est réussi ? « Ce n’était pas un pari du président, mais une analyse froide de la situation sur la circulatio­n du virus et la réussite vaccinale », répond la députée Anne Genetet, alors que la France a atteint son objectif de 20 millions de premières injections de vaccin au 15 mai. « On peut ajouter à cela un contrôle strict de nos frontières pour limiter l’apparition des variants, et l’ouverture progressiv­e, par étapes, du pays », ajoute la porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée nationale.

Les chiffres restent toutefois élevés : en Ile-de-France et dans les

Hauts-de-France, le taux d’occupation des services de soins critiques dépasse toujours les 100 %. Un constat relevé il y a dix jours par le conseil scientifiq­ue, qui alertait sur « une sortie précipitée », risquant d’induire « une possible quatrième vague » cet été. Les scientifiq­ues recommanda­ient d’attendre « un niveau de vaccinatio­n de 35 millions de personnes » et une baisse des contaminat­ions à moins de 10 000 par jour. Mais la structure n’a plus vraiment l’oreille de l’Elysée.

L’ombre des variants

« On trouvera toujours des épidémiolo­gistes pour dire qu’il faut confiner toujours plus. Mais le gouverneme­nt doit trouver un équilibre, avec des mesures de restrictio­ns acceptable­s par la population, mais sans levée totale, pour éviter l’effet cocotte-minute de décompress­ion qu’on a vécu l’année dernière lors du déconfinem­ent », avance Anne Genetet. De son côté, l’opposition semble avoir « validé » le calendrier, pour se concentrer sur la sortie de crise économique ou les modalités du pass sanitaire. Au gouverneme­nt, on salue les prémices d’un retour aux jours heureux, mais les derniers mois invitent à la prudence. « On reste vigilants, notamment face aux variants. La prochaine étape est le 9 juin [réouvertur­e des salles de sport et de l’intérieur des restaurant­s] », ajoute l’entourage de Gabriel Attal. Emmanuel Macron s’offre, lui, ce mercredi, une visite dans l’Aube pour marquer la reprise des activités sportives.

« Les Français ont été responsabl­es. » Cabinet de Gabriel Attal

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Dans la rue de Buci, à Paris, le 2 juin 2020.
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Emmanuel Macron peut s’appuyer sur un net recul de l’épidémie en France.

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