Pression pour un champion
Lille doit être prêt mentalement pour être sacré en Ligue 1, dimanche à Angers
A quatre-vingt-dix minutes de l’exploit. Leadeur de Ligue 1 à une journée de la fin du championnat, le Losc sera sacré champion de France à coup sûr s’il s’impose dimanche à Angers (21 h). Avant le match de l’année, la tension règne. « On est confiants, mais prudents, assure François Stock, des Dogues du Net, un groupe de supporteurs du Losc. Il y a beaucoup d’attente et de stress. »
« Il faut rester lucide »
Les joueurs, eux, n’ont rien changé à leurs habitudes au domaine de Luchin, le centre d’entraînement. Comme toujours, le Losc a fermé ses portes pour se préparer dans le plus grand secret. « Il ne faut surtout rien changer, affirme Denis Troch, ancien entraîneur devenu coach mental. Là, on ne va pas aller chercher des ressources mentales avant le dernier match. S’ils sont en tête de L1, c’est qu’ils ont déjà trouvé des ressources pour en arriver là. »
Pourtant, face à Saint-Etienne (0-0), le 16 mai, le Losc a donné l’impression d’être tétanisé au moment de conclure. Logique, selon Thomas Sammut, préparateur mental : « C’est beaucoup plus dur de concrétiser dans l’avant-dernier match. Contre Sainté, il ne fallait surtout pas perdre. Face à Angers, Lille a son destin en main. A ce moment-là, on voit la qualité d’un groupe et des leadeurs qui prennent l’emprise sur les autres joueurs. » Burak Yilmaz l’a d’ailleurs bien compris. A la fin du match contre les Verts, dans une scène captée par Canal+, l’attaquant turc haranguait déjà ses coéquipiers : « Ne vous inquiétez pas, on va être champions. Vous allez voir ! »
En 1999, avec les Girondins, Elie Baup s’est retrouvé dans la même situation que Christophe Galtier et a été sacré champion à la dernière journée : « Pour nous, entraîneurs, on doit essayer de rester concentrés sur ce qu’on a fait lors des autres matchs, rester focus sur notre jeu et pas sur l’adversaire. » Mais, même en préparant bien le match, il reste toujours une part d’irrationnel. En 1999, c’est un but du jeune Pascal Feindouno (18 ans à l’époque), à peine sorti du banc, qui a offert le titre aux Bordelais à la 89e minute de jeu. « Je devenais fou, se souvient Baup. J’ai fini le match avec six attaquants. Ce scénario était impossible à prévoir. Il faut rester lucide par rapport aux situations de jeu, ce qui est très difficile. C’est un peu comme quand votre femme attend un enfant : vous êtes content, mais le jour de l’accouchement, vous êtes en panique. »