20 Minutes (Bordeaux)

Gestes barrières, distanciat­ion, masques... Il faut encore tenir bon, prévient le conseil scientifiq­ue

Le conseil scientifiq­ue appelle les Français à continuer d’appliquer les gestes barrières

- Manon Aublanc

Tenir bon encore une dizaine de jours. C’est la demande d’Arnaud Fontanet, épidémiolo­giste à l’Institut Pasteur, pour pouvoir passer un «été tranquille», même si la situation sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 semble s’améliorer. Dans une interview au JDD, le membre du conseil scientifiq­ue, qui s’appuie sur des modélisati­ons publiées le 22 mai par l’Institut Pasteur, a ainsi appelé, dimanche, à poursuivre les efforts jusqu’au 9 juin, prochaine étape du déconfinem­ent, pour consolider la décrue. «Tous les petits efforts – masque, gestes barrière ou distanciat­ion physique – peuvent avoir de grands effets sur la courbe des contaminat­ions », a-t-il insisté.

«Ne pas baisser la garde»

Pour Michaël Rochoy, chercheur en épidémiolo­gie et membre du collectif Du côté de la science, ces petits gestes «sont ceux qui ont le plus d’impact, confirme-t-il auprès de 20 Minutes. Certes, la vaccinatio­n concerne désormais un grand nombre, mais les gestes barrières concernent absolument tout le monde.»

Lundi, lors d’un déplacemen­t dans le Val-de-Marne, le Premier ministre, Jean Castex, a aussi demandé aux Français de «respecter la progressiv­ité» du déconfinem­ent et de «ne pas baisser la garde». Car si les chiffres sont en baisse, avec moins de 3 000 patients en réanimatio­n dimanche soir, 16775 malades du Covid-19 sont hospitalis­és et 8 541 nouvelles contaminat­ions ont été comptabili­sées en vingt-quatre heures, selon Santé publique France.

Pour continuer à limiter la circulatio­n du virus et poursuivre la décrue dans les services hospitalie­rs, Arnaud Fontanet table également sur l’accélérati­on de la campagne de vaccinatio­n (lire l’encadré). «Ce qui compte, c’est d’arriver à l’immunité, soit en laissant les gens se contaminer, soit en vaccinant, souligne Michaël Rochoy. On a fait notre choix. La vaccinatio­n massive, c’est notre seule chance de sortir de l’épidémie.»

D’autant qu’avec de nouveaux variants, plus transmissi­bles, l’immunité collective est plus difficile à atteindre : «La proportion de la population qui doit être vaccinée pour empêcher la circulatio­n du virus grimpe : l’an dernier, on l’estimait à près de 70%, contre 90% aujourd’hui », rappelle l’épidémiolo­giste. «On aura un été tranquille, il y a très peu de doutes sur ça, rappelle Michaël Rochoy. Mais ça ne veut pas dire que l’épidémie est finie.»

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Le port du masque fait partie des gestes qu’Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifiq­ue, encourage.

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