« Le télétravail entraîne un vrai changement de culture »
Ce mercredi marque un retour progressif dans les bureaux. Le protocole édicté par le ministère du Travail conseille en effet aux entreprises de garder « un nombre minimal de jours de télétravail par semaine ». Une organisation hybride qui semble amenée à durer. Audrey Richard, présidente de l’Association nationale des DRH, évoque les défis des prochains mois.
Quels sont vos conseils pour accompagner la reprise du travail en présentiel ? L’important, c’est la communication. La période de juin à août sera une période de transition. Elle va permettre de traiter les cas individuels, en identifiant par exemple les salariés qui craindraient de revenir pour raisons sanitaires. Il faudra aussi prévoir des moments de convivialité sur site, car ça ne sert à rien que les salariés reviennent s’ils se retrouvent seuls.
Y a-t-il encore une crainte des DRH sur la productivité en télétravail ? Nous avons constaté que la productivité avait été plus importante en télétravail, avec un point d’attention sur les horaires. Les gens oublient de déjeuner, de se déconnecter, ce qui entraîne un risque d’impact négatif sur la santé. Comment les manageurs doiventils s’adapter à cette nouvelle façon de travailler ?
Le management hiérarchique, c’est fini. Les salariés attendent un management qui va faire confiance, fondé sur l’autonomie. C’est un vrai changement de culture.
Cette forme de travail hybride estelle devenue la nouvelle norme ? Pour les fonctions « télétravaillables », c’est ce qui est attendu par les salariés, par les partenaires sociaux, par les candidats. Ce qui est recommandé par les DRH, c’est deux jours à la maison et trois jours au travail par semaine, pour garder l’engagement et éviter le décrochage.