20 Minutes (Bordeaux)

À Roland, la mise en boîte des nuits

- Nicolas Camus

Elles sont censées faire entrer le tournoi dans une autre dimension. Celle des soirées bruyantes et électrique­s, qui basculent parfois sans prévenir dans la folie furieuse. Mais Roland-Garros devra attendre avant de connaître ces ambiances, prisées par les joueurs, qui ont fait la renommée de l’US Open et de l’Open d’Australie. Les night sessions, la grande nouveauté, ont davantage plombé le tournoi qu’autre chose. Sans que les organisate­urs y soient pour grand-chose.

« C’est le business »

Car l’horaire du match correspond­ait au début du couvre-feu imposé par le gouverneme­nt : 21 h jusqu’à mardi. Résultat, pas de public pour la grande affiche du jour. Ça n’aide pas à vendre le produit auprès des joueurs, et comme il faut être abonné à Amazon Prime Video pour voir le match, le grand public n’a pas accroché au concept. « Ce ne sont pas les sessions de soirée qui sont à remettre en cause, c’est le couvre-feu qui pose problème, avait fait remarquer Guy Forget, le directeur du tournoi, dans Ouest-France. Pour les joueurs, pour les spectateur­s, c’est très désagréabl­e. »

Djokovic, Nadal, Federer, Williams ou Swiatek y sont tous passés. Personne n’a bronché publiqueme­nt, mais le message est quand même passé poliment. « C’est vrai que c’est tard pour commencer un match au meilleur des cinq sets, commentait “Rodgeur”. Mais ça fait partie de notre sport, de notre activité. C’est le business, on doit aller de l’avant. »

Pour Roland-Garros, il faudra quand même prendre en compte un élément qui peut rendre les soirées parisienne­s un peu moins sexy que celles de New York ou Melbourne. Jouer sur terre battue le soir n’est pas du tout la même chose que de le faire en journée. « Il fait un peu plus froid, les balles sont plus lourdes et rebondisse­nt un peu moins haut », détaille le Japonais Kei Nishikori.

Ce mercredi, Djokovic et Berrettini auront l’honneur de goûter aux premiers frissons de ce qui commencera à ressembler à une vraie night session, avec le couvre-feu décalé à 23 h. Tout le monde a hâte de voir ce que ça peut donner, avant d’ajuster la mire pour l’année prochaine. Forget n’exclut pas l’idée de muscler cette séquence, en programman­t deux matchs, à partir de 19 h. Ou un seul, mais avec un début à 20 h. Le tout, sans se passer du public.

 ?? M. Bureau / AFP ?? Sans public, les brillent surtout par les couchers de soleil sur Paris.
M. Bureau / AFP Sans public, les brillent surtout par les couchers de soleil sur Paris.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France