20 Minutes (Bordeaux)

« Les joueurs sur le banc ont un rôle important, j’en sais quelque chose »

Avant France-Allemagne, mardi, Robert Pirès évoque le rôle des joueurs sur le banc

- Propos recueillis par Aymeric Le Gall

On se souvient toutes et tous de ce déboulé de Robert Pirès lors de la finale de l’Euro 2000 face à l’Italie, préalable à la volée gagnante de Trezeguet. L’ex-joueur d’Arsenal, aujourd’hui consultant pour M6, espère que la nouvelle génération tricolore sera capable de nous offrir les mêmes émotions cet été, à commencer dès mardi face à l’Allemagne. Et, vu la qualité de l’effectif, il n’est pas impossible que la lumière jaillisse du banc.

On a le sentiment de connaître déjà le 11 type des Bleus. Comment faire, alors, pour gérer au mieux les frustratio­ns des remplaçant­s ? Si on prend les cas de Coman et de Dembélé, c’est vrai qu’ils sont tous les deux titulaires dans d’immenses clubs. Mais l’équipe de France, c’est encore autre chose. Maintenant, je pense que tout est clair entre le sélectionn­eur et ces joueurs-là. On l’a bien vu contre le pays de Galles, les joueurs doivent apporter quelque chose de frais, de nouveau. C’est comme ça qu’une équipe nationale gagne. Oui, il y a les 11 titulaires, mais les joueurs qui sont sur le banc ont un rôle important. J’en sais quelque chose, pour avoir été dans ce cas de figure en 2000.

Le discours du sélectionn­eur vis-à-vis de ces joueurs doit-il être clair dès le début ?

C’est mieux pour la vie de groupe et la dynamique que les choses soient clairement expliquées dès le départ. C’est ce qui s’était passé avec Aimé Jacquet et Roger Lemerre, et ça a contribué à notre réussite. Le remplaçant, il ne faut absolument pas qu’il fasse la gueule, parce qu’on parle de l’équipe de France. Il n’y a rien au-dessus. Qu’il fasse la gueule en club parce qu’il n’est pas titulaire, j’ai envie de dire que c’est normal, à la limite. Mais pas en équipe de France, c’est interdit.

D’autant qu’eux aussi ont quelque chose de beau à jouer s’ils se mettent dans le bon état d’esprit… Bien sûr qu’on a quelque chose à jouer ! Le remplaçant doit commencer cette aventure avec la conviction que c’est pour le bien du groupe, il doit partir dans l’optique d’apporter quelque chose au moment où on fera appel à lui. Qu’on soit remplaçant ou titulaire, c’est peut-être un peu cliché, mais on a tous le même maillot et le même objectif.

Les matchs de préparatio­n, avec les apports des remplaçant­s, semblent aller dans le bon sens... Oui, parce que Coman et Dembélé ont montré qu’ils ont justement la bonne mentalité. Ils savent que c’est Mbappé, Griezmann et Benzema qui vont débuter les matchs et que Didier [Deschamps] va faire appel à eux à un moment donné. Que ce soit à la 60e, à la 80e ou à la 90e, on s’en fout. Tu entres, tu provoques, tu tentes.

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C. Saidi / Sipa Robert Pirès est consultant sur M6.
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