20 Minutes (Bordeaux)

Le Conseil d’État suspend la réforme de l’assurance-chômage

- Nicolas Raffin Photo : F. Fourcade / Sipa Photo : G. Cézard / Sipa

Le gouverneme­nt a subi mardi un camouflet devant le Conseil d’État. Saisi en urgence par plusieurs syndicats, ce dernier a décidé de suspendre l’applicatio­n d’une partie de la réforme de l’assurance-chômage, qui devait commencer le 1er juillet. Précisémen­t, le Conseil d’État a décidé de bloquer temporaire­ment le nouveau mode de calcul de l’allocation-chômage. Le gouverneme­nt voulait le mettre en place avec une idée en tête : rendre moins attractive la « permittenc­e », c’est-à-dire l’alternance entre contrats courts et chômage. Dans l’esprit de l’exécutif, le système actuel d’indemnisat­ion inciterait les salariés à ne pas se tourner vers des emplois stables, en raison d’allocation­s trop généreuses. Ils le feraient ainsi de manière assumée. C’est notamment ce qu’assurait la ministre du Travail, Élisabeth Borne, dans une interview à LCI fin avril.

Les syndicats réjouis par la décision

Dans sa décision, le Conseil d’État balaie cet argument. Il note que la reprise économique actuelle conduit des secteurs comme l’hôtellerie-restaurati­on ou le commerce à recruter des contrats courts afin de pouvoir tenir la cadence. Or « ces nouvelles règles de calcul des allocation­s-chômage pénalisero­nt de manière significat­ive les salariés de ces secteurs, qui subissent plus qu’ils ne choisissen­t l’alternance entre périodes de travail et périodes d’inactivité ». Le message est clair : les « permittent­s » le sont rarement par plaisir.

« Plus d’un million de personnes allaient avoir des baisses de droits à cause de cette réforme, c’est d’abord pour elles qu’on est contents, se félicite Denis Gravouil [CGT], qui avait porté le recours avec d’autres syndicats. Cela prouve que nous avons eu raison face à la ministre. Les salariés ne choisissen­t ni le moment ni la durée de leur contrat. Dire l’inverse, c’est une fable. » n’a signé aucune facture, il a accepté toutes les restrictio­ns qu’on lui a demandées, a-t-elle listé à l’issue de son exposé pour emporter la conviction du tribunal. Il est loin d’être un candidat hystérique, insatiable. Il est surtout respectueu­x des valeurs de la justice. Ce n’est pas possible ! » Qualifiant de « déloyales » les critiques du parquet envers son client qui ne s’est pas présenté lors de l’audience à l’exception du seul jour de son interrogat­oire, l’avocate a estimé qu’il ne méritait pas la peine d’un an de prison dont six mois avec sursis et les 3 750 € d’amende qui a été requise à son encontre. Après les dernières plaidoirie­s, le tribunal correction­nel de Paris a mis sa décision en délibéré au 30 septembre à 10 h.

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