20 Minutes (Bordeaux)

Ne prenez pas de haut le rez-de-jardin

Idéal pour posséder un petit espace extérieur en ville, le rez-de-jardin a des particular­ités méconnues

- Virginie Tauzin

Pas le premier choix et rarement le second. « C’est le genre de biens que les futurs acheteurs vont visiter à reculons mais qui peut finir par un coup de coeur. » Stéphane Meignant, chasseur immobilier en région parisienne pour le site Coté acheteur, n’hésite pas une seconde à faire visiter les appartemen­ts en rez-de-jardin à ses clients. « Depuis le début de la crise sanitaire, posséder un extérieur est un critère qui revient dans toutes les demandes. Les freins psychologi­ques liés à ce type d’appartemen­t sont en train de tomber. »

Car la réputation du rez-de-jardin est à peine plus flatteuse que celle du rezde-chaussée. « Ce sont des fantasmes, rétorque Stéphane Meignant, personne ne va jeter des mégots chez vous, ou alors une seule fois mais pas deux car la copro ne laisse pas passer, les gens ne passent pas non plus leur temps à regarder ce qui se passe chez vous, et les appartemen­ts les plus cambriolés, statistiqu­ement, sont dans les étages. »

Ajoutons à cela un prix au mètre carré de 15 à 20% inférieur à celui des étages, des charges relatives à l’ascenseur ou aux escaliers réduites, une potentiell­e bonne exposition, une protection contre les regards indiscrets (barnum) ou même contre les intrusions (haies, clôtures, alarmes), et haro sur les rezde-jardin !

Droit de regard de la copro

Mais avant d’y installer les transats, il faut bien lire le règlement de copropriét­é afin de connaître le statut de son lot en rez-de-jardin. En effet, l’espace extérieur peut être soit privé, soit commun, soit partie commune à jouissance privative. Ce dernier statut, que l’on trouve le plus souvent dans les copropriét­és, signifie que le jardin appartient à l’ensemble des propriétai­res, mais que seuls une personne ou un lot peuvent y accéder. Pour autant, en avoir la jouissance exclusive ne signifie pas que l’on peut faire n’importe quoi : la copro garde un droit de regard sur la manière dont le propriétai­re gère son lopin de terre. « C’est un entretien courant qui est à la charge de celui qui en a l’usage », précise Stéphane Meignant. Par entretien courant, il faut entendre la taille des haies, la tonte du gazon, l’élagage voire l’abattage des arbres si nécessaire. Autant être à l’aise avec la notion de vivre-ensemble : exit les odeurs de barbecue ou même les jeux de ballon… « Tout n’est pas inscrit dans les règles de la copropriét­é, mais c’est donnantdon­nant », ajoute le chasseur immobilier. Libre à chacun, ensuite, de cultiver ses fleurs et son carré potager !

De meilleures prestation­s

Les promoteurs, qui ont bien compris l’attrait que constitue le rez-de-jardin en ville, proposent des biens mieux exposés à la lumière et moins aux regards. « Les immeubles sont davantage à taille humaine, moins hauts, note le chasseur immobilier Stéphane Meignant. Quand on se trouve dans le jardin, on ne se sent pas épié, loin de là. » Certaines constructi­ons proposent même des jardins ayant une orientatio­n différente de celle de l’ensemble des balcons.

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Getty Images Même privatif, le rez-de-jardin est un espace avec des contrainte­s.

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